Le comportement des obligations high yield étant étroitement lié aux performances économiques, le high yield américain a fortement rebondi au cours des 12 derniers mois. [1]
Alors que les spreads des obligations high yield américaines ont retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie (Graph. 3), nous pensons que les fondamentaux de la classe d’actifs restent convaincants. C’est notamment le cas si les taux augmentent ; les spreads du segment high yield peuvent absorber les variations de taux plus facilement que les classes d’actifs mieux notées. Les fondamentaux sont également plus solides parce que de nombreuses entreprises ont allongé les maturités de leurs dettes, rationalisé leurs opérations, géré leurs niveaux de stocks et augmenté de manière proactive leurs liquidités pour faire face à la tempête Covid-19. En conséquence, la réouverture de l’économie américaine a entraîné des flux de trésorerie et des bénéfices importants pour de nombreuses entreprises. Grâce à ces événements, nous avons constaté une baisse des ratios d’endettement, une amélioration des ratios de couverture et un renforcement des fonds propres.
Les taux de défaut ont également chuté de manière spectaculaire depuis mars dernier et sont à leur plus bas niveau depuis la période précédant la grande crise financière (Graph. 1). Depuis le début de l’année, le taux de défaut des obligations high yield et des loans n’est que de 0,65% pour chaque marché. [2] Des perspectives de croissance économique optimistes pour les 18 prochains mois et un rapport favorable de 3 à 1 entre les réhaussements et les dégradations depuis le début de l’année laissent entrevoir des perspectives globalement positives pour le crédit high yield américain. [3]
Graph. 1 - Les taux de défaut sont proches de leur plus bas niveau historique
- Source : JP Morgan Default Monitor. Données au 31 juillet 2021. À titre d’illustration uniquement. Les points de vue et opinions de Muzinich ne sont donnés qu’à titre d’exemple. Ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement ou une invitation à s’engager dans une quelconque activité d’investissement.
Qu’en est-il de l’inflation ? Si nous constatons une pression inflationniste, qui pourrait avoir un impact sur les marges bénéficiaires, il est fort possible que cette pression soit transitoire. Nous constatons déjà que les entreprises répercutent la hausse des coûts sur les consommateurs. [4]
Cette tendance pourrait changer en 2022, mais pour le reste de l’année, nous pensons qu’elle ne devrait pas être un problème. Un autre indicateur positif est la migration des notations de la classe d’actifs. Le nombre d’obligations notées BB est à son plus haut niveau depuis plus de deux décennies, à 54 %, tandis que les obligations notées CCC ne représentent que 11,6 % de l’indice - un niveau qui n’a pas été atteint depuis juin 1999. (Graph. 2).
Le profil de notation actuel du high yield est le meilleur depuis plus de 20 ans, contrairement à d’autres segments de marché obligataire qui ont connu une migration négative des notations. [5]
Graph. 2 - Répartition des obligations notées CCC et BB en % du marché high yield américain
- Source : ICE Index Platform, au 31 août 2021. ICE BofA ML US Cash Pay High Yield Index (J0A0), ICE BofA ML CCC and Lower US Cash Pay High Yield Index (J0A3) and ICE BofA BB US Cash Pay High Yield Index (J0A1). À titre d’illustration uniquement. Le graphique montre la valeur nominale des indices J0A1 et J0A3 en % de la valeur nominale de l’indice J0A0, en remontant mensuellement sur les 20 dernières années. Les zones grisées représentent les périodes de récession. Les indices ont été sélectionnés comme étant les meilleurs substituts disponibles pour mesurer la répartition relative des obligations notées.
A l’avenir, nous pensons que les défauts devraient rester très faibles et, avec un faible pourcentage de CCC, le marché high yield américain est bien positionné pour participer à la reprise économique.
L’environnement économique semble robuste, les Banques Centrales continuent de soutenir l’économie, tandis que les marchés publics et privés sont actifs. Bien que les taux puissent augmenter si la reprise économique se prolonge et si la Réserve fédérale commence à réduire son programme d’achat d’actifs, nous pensons que le high yield est bien positionné pour absorber un tel mouvement, car les spreads sont encore bien supérieurs à leur niveau le plus bas de 2007. Le high yield américain est toujours prêt à réaliser de bonnes performances dans un avenir prévisible, comme cela a été le cas lors des précédentes expansions où, historiquement, les investisseurs high yield à long terme ont été récompensés aux niveaux actuels des spreads. (Graph. 3).
Graph. 3 – Historique des spreads du High Yield américain