Selon les experts du Fonds Monétaire International(FMI), les provisions passées par les banques européennes sur les obligations grecques détenues en portefeuille ont été largement sous-estimées. Pour eux, la décote de 21% est bien trop faible. Pire, si les banques européennes tenaient compte de la valeur de marché de leurs obligations européennes en portefeuille, elles devraient passer 200 milliards d’euros de provision.
De quoi donner la migraine aux banquiers européens, qui jugent ces analyses inutilement alarmistes. Pour eux, il faudrait plutôt s’en tenir au plan européen adopté en juillet. Et ce plan prévoit bien 21 % de décote. « Il y a à peine deux mois, Mme Lagarde alors ministre des finances, estimait que les banques françaises étaient les meilleures au monde. Une fois les pieds posés à Washington, elle estime que nous devons urgemment nous recapitaliser, c’est une étonnante schizophrénie », estime un banquier de la place parisienne qui peine à comprendre les calculs effectués par les analystes du fonds monétaire.
Il n’en reste pas moins que la situation de la Grèce s’est dangereusement aggravée alors que Le plan mis en œuvre par les européens, qui doit recevoir l’aval des parlementaires de chaque pays membre n’a pas encore été voté. Il y a des chances que les termes de l’accord soient bientôt caducs.
Une source proche de la mission d’inspection FMI/UE a de surcroit révélé que la Grèce va manquer son objectif budgétaire pour 2011 d’au moins un pourcent et son plan de privatisation, deuxième contrepartie exigée par les créanciers internationaux en échange d’une aide financière, est incertain. Selon les chiffres avancés, le déficit budgétaire de la Grèce en 2011 devrait s’élever à au moins 8,6% du produit intérieur brut (PIB) contre un objectif de 7,6% du PIB.