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Les marchés à l’heure de Moscou

Une « opération militaire » a été déclenchée en Ukraine par la Russie avec des frappes ciblées mais multiples (destruction de bases aériennes et d’une partie des défenses anti-aériennes ukrainiennes).

La situation est donc très incertaine tant concernant les véritables intentions de Vladimir Poutine que sur la teneur réelle des sanctions qui seront prises par l’Occident (annoncées comme « massives », elles pourraient, par exemple, aller jusqu’à la remise en cause de l’utilisation du système Swift par la Russie). On ne connaît pas vraiment les intentions russes : envahir toute l’Ukraine et installer un gouvernement aux ordres du Kremlin (approche risquée car la Russie s’enliserait dans une occupation du territoire ukrainien avec le risque d’entrer dans un bourbier du type afghan...) ou déstabiliser l’armée ukrainienne (et ses bases arrière) pour mieux s’installer dans le Donbass voire au sein d’une zone élargie allant du Donbass à la Crimée déjà annexée (pour contrôler complètement l’accès à la Mer d’Azov).

Bien évidemment, les marchés ont réagi fortement. A l’heure de l’écriture de ces lignes, le SX5E et le CAC 40 ressortent, chacun, aux alentours des -4%. Ce matin le Crossover (indice High Yield CDS) a ouvert à +40 bps et est redescendu à +20 bps puis s’est stabilisé à +30 bps. Si cela permet de profiter d’opportunités de transactions sur CDS en exposition, cela montre surtout la fébrilité du marché avec des mouvements forts sur les spreads. Cela se ressent également sur la liquidité du marché obligataire (« cash fundé » par opposition aux CDS). Le baril de pétrole Brent atteint les 105 dollars. Le positionnement tactique « Oil and Gas » peut, selon nous, continuer à être porteur.

Nous sommes plus mesurés sur les banques du fait de leur fort beta. Quant à l’once d’or, elle se négocie à son plus haut niveau depuis 14 mois, au-dessus de 1960 dollars. Cette valeur refuge peut donc être porteuse dans les prochaines semaines même si, à moyen terme, nous restons plus mesurés du fait de la corrélation forte avec les taux réels.
Les prochains jours de bourse risquent donc de continuer à être marqués par une forte volatilité.

Enfin, ce conflit en Ukraine risque d’alimenter encore le foyer de l’inflation (sa composante énergie notamment) et pourrait avoir des conséquences non négligeables sur les prévisions d’inflation (le consensus vise un pic d’inflation US en mai/juin 2022 ; or, rien n’est moins sûr selon nous).

Dans ce contexte, nous restons positionnés de la manière suivante : exposition actions légèrement sous le niveau du point de neutralité de nos portefeuilles sous gestion, positionnement tactique « Oil and Gas » en diversification et, plus généralement, positionnement tactique davantage Value voire, à moindre mesure, Quality.

Nous estimons néanmoins qu’il convient d’apporter des réponses graduées en termes de gestion afin de ne pas tomber dans un excès de couverture des portefeuilles à ce stade, la peur étant souvent mauvaise conseillère.

Sébastien GRASSET Février 2022

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