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Les marchés financiers demeurent insensibles à la forte reprise de l’économie chinoise

Après un premier rebond entre novembre et décembre, les actions chinoises ont chuté en février et sont aujourd’hui à un niveau proche de celui fin novembre. Depuis le début de l’année, les actions chinoises ont sous-performé les actions européennes, américaines et même celles des pays émergents hors Chine...

En dépit d’une forte reprise et de la résorption de la crise immobilière, les prix des actifs financiers chinois n’ont pas suivi l’amélioration des perspectives.

L’économie chinoise reprend de bon train depuis que le gouvernement a décidé d’assouplir fortement sa politique Covid à la fin 2022. Cinq mois après la réouverture, les données montrent une reprise vigoureuse. Le PIB du pays a progressé de 4,5 % en glissement annuel (a/a), voire de 9,1 % en données annualisées corrigées en fonction des fluctuations saisonnières. Sans surprise, la reprise est stimulée par la demande intérieure, comme ce fut le cas ailleurs dans le monde postpandémie. Les ventes au détail ont grimpé de 5,8 % en glissement annuel au premier trimestre et l’indice PMI des services s’est accéléré pour atteindre 57,8 en mars, ce qui laisse présager un nouvel élan. D’autres indicateurs, comme le trafic, le nombre de vols et le tonnage de marchandises transitant par les ports, montrent également des signes d’une forte reprise en cours qui pourrait dépasser la croissance anticipée par le consensus, à 5,5 % en 2023.

Cette progression est importante pour l’économie mondiale, car son accélération compensera partiellement la décélération de nombreuses économies développées.

L’immobilier chinois, talon d’Achille du pays depuis un an et demi, reprend également des couleurs. Le secteur reste plus réglementé et contrôlé par l’État que dans la plupart des autres pays, ce qui se traduit par des prix relativement stables. Pourtant, les logements dans 70 des plus grandes villes ont en moyenne vu leur prix en légère pendant dix-sept mois consécutifs, bien que la baisse totale ne soit que de 3,3 %. Entre Février et Mars, les prix ont commencé à se redresser grâce à l’augmentation des transactions immobilières, à la croissance du crédit qui a commencé à reprendre et à la confiance des consommateurs dans les promoteurs publics. Toutefois, le public reste prudent à l’égard des promoteurs privés, où le risque perçu de ne pas recevoir les biens immobiliers en temps voulu est encore trop élevé.

Après un premier rebond entre novembre et décembre, les actions chinoises ont chuté en février et sont aujourd’hui à un niveau proche de celui fin novembre. Depuis le début de l’année, les actions chinoises ont sous-performé les actions européennes, américaines et même celles des pays émergents hors Chine. Les obligations offshore de l’immobilier chinois ont également connu une évolution similaire. Après une très forte reprise entre novembre et janvier, ces obligations en devises fortes ont perdu une partie de leurs gains au cours des trois derniers mois, malgré la reprise lente mais stable du secteur. On ne peut pas dire que les problèmes financiers du secteur soient déjà résolus, car de nombreuses restructurations sont encore à venir, cependant il est surprenant de voir les obligations de promoteurs publics relativement bien soutenus, chuter radicalement, quand ils continuent d’assurer le remboursement de leur dette.

Cette situation peut s’expliquer en partie par l’aversion au risque dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale et de risque accru de récession dans les économies développées. Les responsables d’allocation d’actifs institutionnels suggèrent d’ailleurs que les investisseurs mondiaux restent prudents, quand la gravité et la période de déclenchement des récessions des économies avancées restent inconnues. Ces récessions s’accompagnent généralement d’une chute des marchés, en particulier ceux qui présentent un risque élevé, telles que les actions et les obligations à haut rendement.

Cela n’explique pourtant pas pourquoi les actifs chinois ont affiché des performances en deçà des autres actifs à hauts risques sur les trois derniers mois, en dépit de leurs valorisations bon marché et de la forte divergence des cycles économiques en faveur de la Chine. Les tendances et le risque géopolitique peuvent jouer un rôle, mais ceux-ci n’ont pas changé au cours des six derniers mois. Compte tenu de cette énigme, nous pensons que les investisseurs patients qui observent attentivement les tendances économiques en cours, et agissent en conséquence, devraient finalement être bien récompensés.

Carlos de Sousa Mai 2023

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