Avec des performances comparables à celles des actions depuis le début de l’année, les obligations convertibles devraient continuer de bénéficier de l’appréciation des marchés actions que nous anticipons pour le 4ème trimestre, ainsi que de la poursuite du rétrécissement des marges de crédit permettant une baisse de l’Itraxx Crossover, lequel est encore à un niveau élevé aux environs de 600 points de base (60 % du gisement des obligations convertibles est de catégorie Haut rendement ou non noté).
Selon Alain Dib, Responsable Mondial de l’activité Equity-Linked chez BNP Paribas, l’appétit pour les obligations convertibles est supérieur à l’offre disponible, actuellement proposée par les émetteurs…
Même en cas de correction du marché actions, les effets négatifs sur les obligations convertibles seraient limités, car l’exposition actions moyenne du gisement est aujourd’hui de l’ordre de 34,5 % et la convexité est élevée.
Les flux acheteurs demeurent importants du fait de la multiplication récente des « nouveaux » investisseurs sur la classe d’actifs : des institutionnels contraints de suivre les règles de solvency II, des fonds crédits qui cherchent des souches obligataires Haut Rendement, des fonds à maturité non encore totalement investis, des fonds diversifiés dont l’allocation sur la classe d’actifs a été revue à la hausse…
La volatilité implicite de l’univers des obligations convertibles représente l’anticipation par les investisseurs de la volatilité à moyen terme (2 ans). Celle-ci n’est plus arbitrée en raison d’un nombre restreint d’acteurs spécifiques sur le marché (les arbitragistes) ou de moyens (repo, prime brokerage). Néanmoins, la volatilité implicite des obligations reste stable mais élevée, entre 30 % et 35 %, contrairement à la volatilité implicite des options à 3 mois qui varie avec une forte amplitude et rapidement, actuellement en dessous de 20 %. Cette situation est particulièrement favorable au marché primaire.
L’effet rareté augmente et permet l’appréciation du gisement.
Après un début d’année assez riche en émissions (Nexans, Adidas...), le marché primaire s’est fermé à partir de mars suite à la correction boursière. Mais dès septembre, les entreprises ont émis de nouveau massivement (Unibail, Faurecia, Pargesa...) afin de bénéficier de la remontée des actions, de la volatilité implicite accrue du marché des convertibles et pour optimiser leur structure de dette de leur bilan.
Les obligations convertibles conservent un potentiel d’appréciation intact et demeurent plus que jamais l’actif de l’incertitude des marchés du fait de ses caractéristiques actuelles très attractives (34,5 % d’exposition moyenne au marché actions et un spread de crédit moyen de 358 points de base).