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Maison-Blanche vs Fed : “Be careful what you wish for”…

L’inflation « core » s’est maintenue à 3.9% en janvier et, plus problématique, elle n’a réalisé que très peu de progrès sur les cinq derniers mois, passant seulement de 4.1% à 3.9%. L’inflation CPI « core » ou inflation sous-jacente est la plus surveillée car elle ne tient pas compte des éléments les plus volatils...

La surprise de la semaine reste clairement la publication des chiffres d’inflation aux Etats-Unis qui ont fait ressortir une absence de progrès sur l’inflation « core ».

L’inflation « core » s’est maintenue à 3.9% en janvier et, plus problématique, elle n’a réalisé que très peu de progrès sur les cinq derniers mois, passant seulement de 4.1% à 3.9%. L’inflation CPI « core » ou inflation sous-jacente est la plus surveillée car elle ne tient pas compte des éléments les plus volatils comme l’alimentation ou l’énergie et fait principalement ressortir l’inflation dans les services.

Et l’inflation dans les services est ce qui empêche la Fed de baisser ses taux pour l’instant. Même si la Fed utilise la mesure d’inflation PCE « core » dans ses projections, elle ne peut évidemment pas ignorer l’autre mesure d’inflation, l’inflation CPI « core » publiée cette semaine.

On a clairement senti que les derniers chiffres d’inflation ont mis mal à l’aise la Maison-Blanche et le Trésor américain. Pour le Trésor, Janet Yellen a déclaré que les chiffres font ressortir « des progrès significatifs » et a taclé la réaction des marchés, indiquant que c’était une « grosse erreur » de se « focaliser sur des variations mineures ». Elle faisait référence notamment au rebond marqué des taux américains, le 10 ans passant de 4.15% à 4.33% dans les heures qui ont suivi la publication des chiffres.

Du côté de la Maison-Blanche, la porte-parole Karine Jean-Pierre a déclaré qu’il ne fallait pas se focaliser sur les données d’un seul moins pour évaluer la trajectoire de l’inflation.

On sent bien que la Maison-Blanche aimerait que la Fed puisse procéder sans tarder aux premières baisses de taux, alors que l’élection présidentielle se rapproche. Mais mettre la Fed sous pression politique dès maintenant pourrait être un mauvais calcul. Pourquoi ?

Parce-que les marchés actions ont été très peu volatils ces derniers mois, le SP500 a connu 14 semaines de hausses sur les 15 dernières, ce qui n’avait pas été observé depuis…1972 !

Si la Fed décidait, pour rassurer la Maison-Blanche, de baisser les taux trop rapidement, cela écraserait encore plus la volatilité, entraînerait une poursuite de la hausse des marchés actions pendant plusieurs mois avec des valorisations qui se tendraient encore plus (il est nécessaire de rappeler que le SP500 a un ratio cours/bénéfice de 20.3 actuellement, ce qui est très largement au-dessus de la moyenne des 10 dernières années qui est à 17.8), créant ainsi les conditions d’une bulle…qui pourrait éclater à proximité de l’élection.

L’expression « Be careful what you wish for” semble parfaitement s’adapter à la situation actuelle. Il semble préférable de « faire le sale boulot » maintenant sur le front de l’inflation et de ne pas baisser la garde trop tôt, même si cela déplaît temporairement aux marchés…et à la Maison-Blanche. Cela favoriserait une consolidation des indices actions et une petite détente des multiples de valorisation, la Fed ayant ensuite la possibilité de baisser les taux d’ici quelques mois (au T2 et T3), toujours à distance de l’élection présidentielle, et ainsi ne pas être accusée d’agir trop près de l’élection pour « favoriser » un candidat

Alexandre Baradez 19 février

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