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Marchés et « effet Matthieu »

L’« effet Matthieu » décrit en économie une dynamique d’avantages cumulatifs : les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres (ou les gros plus gros et les petits plus petits). Le nom provient de l’évangile selon Matthieu, 25-29, « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. »

L’« effet Matthieu » décrit en économie une dynamique d’avantages cumulatifs : les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres (ou les gros plus gros et les petits plus petits). Le nom provient de l’évangile selon Matthieu, 25-29, « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. »

Le graphique ci-dessous est une illustration de l’effet Matthieu, la performance boursière des Etats-Unis n’a cessé d’être supérieure à celle du reste du monde depuis le début de la décennie. Il n’y a aucune tendance à un retour à la moyenne, au contraire on assiste à un exemple d’avantages cumulatifs.

Une raison principale est évidement le secteur technologique, ou plus précisément les grandes entreprises technologiques américaines : Google, Apple, Facebook et Amazon en particulier pour ne citer que les GAFA. Plus Google est gros, plus il collecte de données et donc consolide sa place de leader sur le marché… et ses profits, c’est un exemple parfait d’avantages cumulatifs.

Le problème est le suivant : ces mastodontes découragent l’innovation, puisqu’ils n’ont aucun intérêt à voir émerger de nouveaux concurrents ou de nouvelles technologies, ils ont développé une stratégie pour les juguler.

Les ventures capitalists de la silicon valley appelle même ça la « kill zone », les technologies proches des GAFA où il est extrêmement difficile de percer. A long terme c’est un risque majeur pour l’innovation et donc la croissance. Ce problème a été soulevé dans le monde académique par Philippe Aghion mais également repris par Elizabeth Warren durant sa campagne des primaires. La solution pourrait être de démanteler ces entreprises, comme ce fut le cas de l’opérateur téléphonique Bell en 1982 pour des raisons similaires. Il n’est néanmoins pas du tout sûr qu’on en arrive là.

Hervé Goulletquer , Stéphane Déo Octobre 2019

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