Les explications de Marie-Sophie Pastant, responsable de la gestion indicielle et ETF de la société de gestion.
Votre ETF bas carbone attire de plus en plus d’investisseurs…
Les encours, qui s’étaient stabilisés autour de 100 millions d’euros en 2015 et 2016, ont fortement augmenté l’an dernier pour atteindre actuellement 343millions d’euros [1].
Il y a une prise de conscience générale sur le fait que la transition énergétique est inévitable. Nous devons nous réinventer pour nous orienter vers un monde avec moins d’émissions de carbone.
L’appétence des investisseurs pour ce type de solution financière s’explique aussi par les nouvelles contraintes réglementaires. L’article173 de la loi de transition écologique et énergétique (TEE) contraint notamment les institutionnels à publier leur empreinte carbone. Le fonds BNP Paribas Easy Low Carbon 100 Europe Ucits ETF répond aux attentes en la matière et est aligné sur le scénario2° retenu par la loi TEE.
Quelle est la philosophie d’investissement de cet ETF ?
Dans la mesure où il s’agit d’un ETF « investissement responsable », tout financement de l’industrie de l’armement et du tabac est proscrit. De même, sont exclues les entreprises avec de sévères controverses.
De manière générale, l’indice est construit sur une approche dite « best in class », qui valorise les sociétés ayant les meilleures performances dans le domaine de la transition énergétique. La méthodologie de l’indice a évolué au fil du temps pour tenir compte de l’évolution des techniques de notation.
Pouvez-vous nous détailler ces changements de méthodologie ?
Un premier changement est intervenu en 2015 afin de préciser la notation carbone, en tenant compte de la note CIA (Carbon Impact Analytics [2]). Cette notation est très complète puisqu’elle intègre notamment les émissions de carbone indirectes et les émissions évitées (recyclage, biocarburants, etc.).
Par ailleurs, elle va au-delà de la seule mesure de l’empreinte carbone puisqu’elle évalue aussi la contribution des entreprises à la transition énergétique, notamment par l’effort en matière de recherche et développement (R&D). Ceci permet d’avoir une vision de long terme de leurs stratégies en la matière.
L’évolution méthodologique a également séparé l’univers d’investissement en deux sous-catégories. D’un côté, les entreprises très exposées à la problématique de la transition énergétique (dites « à enjeux élevés ») sélectionnées selon leur note CIA, de l’autre celles dont les activités ont un impact limité sur le réchauffement climatique (« à faible enjeu »), sélectionnées sur leur performance CDP [3]. L’objectif de l’indice est double : réduire le poids des valeurs les plus émettrices de gaz à effet de serre et favoriser les entreprises qui contribuent le plus à la lutte contre le réchauffement climatique. Ces entreprises favorisées ont à minima 50% de leur activité provenant de technologies « bas carbone » (ex. énergies renouvelables).
Un nouveau changement majeur va intervenir au mois de décembre…
La construction de l’indice va effectivement suivre une nouvelle approche, puisque les entreprises dont l’activité est directement liée aux énergies fossiles vont être exclues.
Ceci recouvre à la fois la recherche, la collecte, le raffinage, le transport et le stockage d’énergies fossiles, ainsi que la production d’électricité à partir de ces énergies. La résilience de la méthodologie de l’indice nous permet de proposer un ETF en constante adéquation avec les évolutions techniques et réglementaires.
Cette dernière évolution apportera ainsi aux investisseurs la certitude qu’ils ne financent plus du tout l’exploitation des énergies fossiles et qu’ils se placent résolument dans un monde post-carbone, compatible avec un scénario2°.
Quelles ont été les performances de l’ETF depuis son lancement ?
Depuis près de 10 ans [4], notre tracker BNP Paribas Easy Low Carbon 100 Europe Ucits ETF affiche une surperformance de +13,23% par rapport à l’indice MSCI Europe.