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Non, la dette chinoise n’est pas du « subprime » !

Il y a quelques jours, Romain Boscher, Directeur des gestions d’Amundi, avait estimé que les « subprimes » du moment, c’était la dette périphérique chinoise…

Le risque lié au gonflement de la dette « cachée » des régions et entreprises parapubliques chinoises s’apparente à la crise des subprimes que personne n’avait vu venir, avait estimé le directeur des gestions d’Amundi lors d’un entretien à Reuters il y a quelques jours.

Cette dette périphérique en forte croissance risque un jour d’être ramenée dans le périmètre de la dette souveraine de la Chine à la faveur d’un dégonflement de la bulle immobilière, expliquait Romain Boscher. « La hausse de la dette s’est faite surtout dans les régions chinoises. On parle de shadow accounting, une part de la dette est laissée dans l’ombre. C’est un peu comme les subprimes qui étaient une dette que l’on n’avait pas trop vu grandir parce qu’elle était portée par des véhicules hors bilan », a-t-il dit. « En Chine, c’est un peu cela aussi : quand on voit des régions ou des entreprises parapubliques s’endetter, cela n’apparaît pas trop dans les chiffres. Comme ces régions ont vécu, un peu comme en Espagne, sur la bulle immobilière, si celle-ci se calme, elles ne pourront pas rembourser leur dette, qui risque de revenir dans le périmètre de la dette d’Etat. » « Les subprimes du moment, c’est un peu toute cette dette périphérique chinoise. On se demande à quel moment elle va être reconnue comme étant une dette d’Etat », a-t-il précisé.

La réponse chinoise a été rapide ! La banque centrale de Chine a affirmé que les risques liés aux dettes des collectivités locales peuvent être contrôlés. « Quelqu’un a estimé que les dettes liées aux financements des véhicules locaux du gouvernement ont totalisé 14 milliards de yuans, mais la méthodologie et la conclusion des estimations sont erronées », a fait remarqué un membre de la banque. Selon lui, seule une petite partie des projets financés par les gouvernements locaux, ne serait pas remboursable.

Dans la dernière publication du Blackrock Investment Institute, « Les épargnants chinois peuvent-il sauver le monde ? », les auteurs expliquent pourquoi ils adhèrent en grande partie à la logique qui sous-tend les peurs des experts comme Romain Boscher dont les critiques visent l’opacité du système bancaire Chinois, les expositions hors-bilan en forte croissance et un secteur immobilier surévalué. Cependant, ils écrivent que certaines de ces craintes reposent sur des analyses contestables.

Plus généralement, ils estiment que ces experts négligent le fait qu’une grande partie de l’expansion de la taille du bilan de la Chine est due à des quasi-prêts budgétaires et que ce type de prêts est soutenu et garanti par un système connaissant une croissance rapide des revenus à partir d’un faible niveau d’endettement global.

Par conséquent, ils suggèrent que la Chine ne souffrira pas d’un effondrement du système financier mais plutôt d’un ralentissement de ses taux de croissance et de son potentiel d’expansion.

Next Finance Juillet 2011

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