Points clés
- Les difficultés du marché immobilier pourraient contraindre l’Etat à intervenir
- Les mesures sanitaires devraient peu à peu s’assouplir
- La relance et la fin du tour de vis réglementaire sont deux bonnes nouvelles
Tout d’abord, même si le marasme du marché immobilier et les problèmes financiers des promoteurs font l’actualité, le système bancaire chinois est selon nous assez solide pour encaisser ce choc, qui ne présente donc pas de risque systémique. À l’heure actuelle, l’État incite les autorités locales à trouver des solutions pour que les promoteurs terminent les projets en cours et livrent les logements à des acheteurs agacés.
Nous avons toutefois peur que cela ne suffise pas à inverser la tendance au ralentissement des ventes de logements et des investissements immobiliers. Puisque c’est lui qui a décidé de faire le ménage dans le secteur et que c’est cette décision qui a provoqué une correction des prix des logements, et compte tenu des problèmes financiers actuels des promoteurs, nous espérons que l’État finira par apporter un soutien ciblé.
Par ailleurs, la situation sanitaire s’est stabilisée grâce à la politique « zéro Covid dynamique » en vigueur jusqu’à la fin de l’année ; les mesures devraient être de moins en moins restrictives, notamment si le dispositif est modifié à l’issue du congrès du parti en octobre prochain. Cet assouplissement s’explique par une accélération du programme de vaccination : 80% des plus de 60 ans doivent être vaccinés d’ici à la fin de l’année et les traitements médicaux sont plus faciles à obtenir, ce qui soutient le secteur de la santé. En outre, afin de bien calibrer sa politique, Pékin analyse des données pour évaluer la virulence potentielle des variants du Covid-19 qui pourraient apparaître cet hiver.
La relance soutiendra le secteur de la construction
Troisième élément : l’État a mis en place une relance économique ciblée. Contrairement à la période post-2008, le programme actuel est limité dans sa portée, tout en restant suffisant pour soutenir la croissance. Une nouvelle enveloppe équivalent à 146 milliards de dollars a été annoncée le 25 août 2022 [1] pour soutenir l’investissement et la consommation.
Le redémarrage des investissements dans les infrastructures (nouveaux dispositifs de prêts pour les collectivités locales et validation de nouveaux projets) donnera un coup de fouet au secteur de la construction, qui a été fortement pénalisé par la pandémie. Conjuguée à un assouplissement modéré de la politique monétaire (alors que l’Europe et les États-Unis vont en sens inverse), cette initiative devrait soutenir la croissance en 2023.
Le tour de vis réglementaire touche à sa fin
Enfin, l’offensive des pouvoirs publics contre l’économie des plateformes, qui avait plombé les valorisations du secteur technologique, est en train de se terminer. Lors du Politburo de fin juillet, les dirigeants chinois ont indiqué qu’ils allaient donner leur accord à une série d’opérations, précisant que le secteur technologique joue un rôle important dans le dynamisme de l’économie chinoise [2] : un changement de ton radical qui a dopé la confiance à l’égard du secteur.
Malgré un accord préliminaire conclu le 26 août 2022 [3], le bras de fer entre Pékin et Washington au sujet de l’audit des sociétés chinoises cotées via des ADR aux États-Unis est toujours d’actualité. L’accord est un signe encourageant puisqu’il indique que les deux parties veulent trouver un compromis, mais nous pensons que la tendance à la double cotation à Hong Kong et/ou en Chine onshore devrait se poursuivre et profiter au marché chinois.
Conclusion
Si l’on s’appuie sur ces quatre facteurs, les perspectives de la Chine sont désormais plus positives et plus prévisibles que depuis le début de la crise sanitaire en 2020. Le marché des actions A chinoises est généralement peu corrélé aux marchés mondiaux et la politique monétaire locale est découplée de celle mise en place aux États-Unis et en Europe. Dans une optique de diversification, s’exposer à la Chine est donc tout à fait pertinent.