La parenthèse médiatico-américaine refermée, l’amélioration conjoncturelle qui prévaut depuis plusieurs mois tend à consoler des évènements qui ont jalonné cette année. Tout ne va pas si mal en effet. Notamment en Europe qui a fait état, la semaine dernière, d’un PMI dans les services en progression à 54,1 points (contre 53 pts prévus) sur novembre et, dans le secteur manufacturier, à 53,7 points. Au final, le PMI composite (Markit) s’établit à 54,1 points (contre 53,3 pts en octobre et attendus) et conforte un peu plus le sentiment d’un redressement en Europe. Un facteur d’autant plus important qu’il commence clairement à mettre en évidence un retard de valorisation des marchés actions européens, surtout après le rebond des indices américains depuis trois semaines.
Mais rien n’y fait. La frilosité actuelle à l’égard des actions européennes est patente. Après le Brexit, le Vieux Continent reste pavé d’incertitudes avec un calendrier politique qui continue de faire son œuvre sur le mental des investisseurs. Car en matière de mauvaises surprises, l’année n’est pas totalement terminée. Après le référendum anglais, c’est celui de l’Italie qui se profile désormais le 4 décembre. Les italiens se rendront alors aux urnes pour se prononcer sur une réforme constitutionnelle qui devrait profondément modifier le fonctionnement de la vie politique dans la péninsule.
En soi, rien d’alarmant. Si ce n’est que, tenté au départ de mettre son sort en balance de celui du scrutin, Matteo Renzi a pris le risque d’en faire un vote de défiance à son égard. Ce alors que le courant populiste incarné par le Mouvement 5 étoiles (M5S) se sent pousser des ailes sur l’échiquier politique transalpin. Certes, l’avenir du Président du conseil italien n’est plus conditionné aux résultats du vote de dimanche.
Mais une éventuelle victoire de M5S, notoirement eurosceptique, aurait indéniablement des relents de Brexit et pèserait bien plus lourd sur les destinées européennes que la sortie de la Grande-Bretagne. Ces craintes ont été palpables ces dernières semaines sur le « 10 ans » italien dont le rendement est passé de 1,188% début octobre à 2,135 % jeudi dernier, soit un plus haut d’un an.