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Sept questions clés sur la crise de la dette grecque

Les marchés boursiers européens ont fortement reculé depuis que la situation difficile dans laquelle se trouve la Grèce est devenue une évidence le week-end dernier. Lukas Daalder, Chief Investment Officer de Robeco Investment Solutions, explique où se situent les vrais problèmes, et ce que les investisseurs peuvent attendre dans les jours à venir.

En bref

  • La Grèce ne peut honorer sa prochaine échéance de remboursement du FMI, mais elle n’est pas encore en faillite
  • Même après le référendum, l’avenir de la Grèce est incertain
  • La volatilité des marchés financiers devrait rester élevée

Au cours des dernières années, tout a été mis en œuvre au dernier moment pour éviter une escalade de la crise de la dette grecque. Pourquoi les choses sont-elles différentes cette fois ?
"La Grèce doit rembourser au Fonds monétaire international (FMI) un prêt de 1,5 milliards d’euros avant le 1er Juillet. Parce que le pays n’a pas réellement les moyens de le faire, un accord doit être trouvé avec ses créanciers. La Grèce a entamé des discussions avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI, mais le Premier ministre Alexis Tsipras a maintenant rompu les pourparlers. Il sollicite l’opinion des citoyens grecques sur les termes de tout accord via un référendum organisé dimanche 5 Juillet, et il appelle les Grecs à voter contre la proposition. "

La Grèce représente moins de 0,5% de l’économie mondiale et environ 2% de la zone euro. Alors pourquoi les marchés actions réagissent-ils si violemment aux problèmes d’une économie relativement faible et de moindre importance ?
"Parce que les négociations sont à l’arrêt et que la Grèce ne peut rembourser le prêt au FMI. Cela ne signifie pas que le pays est automatiquement mis en faillite, car le FMI a jusqu’à 30 jours pour établir qu’une contrepartie ne peut remplir ses obligations. Mais les choses devront évoluer assez rapidement car un prêt consenti par la BCE doit également être remboursé le 20 Juillet. Dans le pire des cas, la Grèce sera incapable de remplir ses obligations financières, et le pays sera forcé de quitter la zone euro. Si les effets d’une sortie sont relativement limités, cela créerait cependant un précédent très important. S’il devient soudainement possible de sortir de la zone euro, les investisseurs réagirons de manière plus agressive aux résultats électoraux défavorables. La BCE va donc faire tout son possible pour empêcher les la propagation du problème grec. "

Que peut-il se passer en Grèce et sur les marchés financiers dans les prochains jours ?
"Pas grand-chose ne se passera jusqu’au référendum de dimanche 5 Juillet, toutes les banques grecques étant fermés et les citoyens limités dans leurs retraits d’espèces à 60 euros par jour. Cela signifie que le danger que représente l’effondrement de l’économie grecque a été évité, du moins pour le moment. Le sentiment sur les marchés financiers sera largement déterminé par les nouvelles des jours à venir. Bien que Tsipras soit toujours extrêmement populaire en Grèce, les précédents sondages montrent que les Grecs sont très désireux de garder l’euro. Cependant, la fermeture des banques pourrait finalement avoir un impact significatif sur le comportement de vote du public. "

Que réserve l’avenir après le référendum ?
"Le résultat du référendum aura un effet déterminant sur la façon dont la crise progressera. Si le public grec choisit d’accepter l’offre des créanciers, cela pourrait constituer une étape importante dans la recherche d’une solution définitive au problème de la dette. Cependant, il n’y a aucune certitude que cela se produise, non seulement parce que Tsipras n’a lié aucune action concrète au référendum mais aussi parce que nous ne savons pas encore ce qu’il envisage de demander à l’opinion publique grecque. Maintenant que le gouvernement a dit très clairement qu’il était contre tout accord, il peut-être difficile pour Tsipras de rester au pouvoir si une majorité de la population vote en faveur d’un règlement. "

Peut on envisager une solution à la crise de la dette à l’issue du référendum ?
"Le problème est que de nouvelles élections parlementaires ne peuvent probablement pas être organisées avant le 20 Juillet. Si le vote des Grecs est en faveur du « non », il y a une forte chance que le pays ne soit pas en mesure de remplir ses obligations financières. Dans ce cas, une sortie de la zone euro semble de plus en plus probable. Parce qu’il n’y a pas de conditions concrètes attachées au référendum, il est très possible que l’avenir de la Grèce ne sera pas encore scellé après dimanche 5 Juillet. La volatilité sur les marchés financiers devrait rester élevée pour le moment. "

Quels sont les effets de la crise grecque sur les sociétés européennes cotées ?
« La plupart des multinationales européennes ne génèrent presque aucun de leurs revenus en Grèce. Et les effets sur l’économie européenne et le secteur des entreprises seront également minimes. Ce n’était pas le cas il y a un an ou deux. À ce moment-là, certaines banques avaient des positions relativement importantes dans la dette grecque. Aujourd’hui, celles-ci ont été réduites et la quasi-totalité de la dette grecque est entre les mains de la BCE et d’autres institutions officielles. "

Que devraient faire les investisseurs ?
"La meilleure approche est de ne pas réagir trop vite aux événements. Il est important de veiller à ce que vos placements soient bien diversifiés en termes de pays et de secteurs ; de ne pas perdre de vue votre propre stratégie ou votre horizon de placement. Les investisseurs seraient bien avisés de ne pas agir et de garder la tête baissée. Les cours des actions vont rester volatils dans un proche avenir. "

Lukas Daalder Juillet 2015

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