L’indice S&P 500 a atteint un nouveau record (1). Voici ce que cela signifie - et ne signifie pas - pour les investisseurs à long terme.
De nombreuses évolutions depuis le dernier record boursier
Certes, la précédente hausse record de janvier 2022 ne remonte pas à très longtemps, mais il s’est passé beaucoup de choses au cours de cette période : l’inflation américaine a atteint 9 % (2), la Fed a relevé ses taux d’intérêt de plus de 500 points de base (3), la Russie a envahi l’Ukraine et un nouveau conflit a éclaté au Moyen-Orient. D’éminents pessimistes ont mis en garde contre des "ouragans économiques", "cinq années de chômage supérieur à 5 %" et "la pire récession des rendements depuis 2008". Par conséquent, il n’est pas surprenant que la confiance des Américains dans l’économie se soit érodée (4).
Deux ans plus tard, grâce à une économie résiliente, à une inflation qui s’estompe rapidement et à une progression de 26 % en 2023, nous célébrons aujourd’hui un nouveau record de l’indice S&P 500, qui a dépassé les 4797 points (5). Certains investisseurs pourraient être inquiets. Après tout, n’attendons-nous pas encore que les effets à retardement du resserrement historique de la politique monétaire se fassent sentir sur l’économie ? C’est vrai, mais ce sont les marchés qui dirigent l’économie, et non l’inverse. Selon nous, il est probable que la baisse de 25,4 % de l’indice S&P 500 en 2022 explique le ralentissement économique imminent (6). Historiquement, une baisse de 25 % est conforme à la performance du marché avant des ralentissements économiques légers/récessions mineures. Lors de ces ralentissements économiques ordinaires, les marchés ont historiquement atteint leur niveau le plus bas à peu près au moment où l’inflation a atteint son pic, puis ils sont revenus à leurs niveaux les plus élevés en l’espace d’un an ou deux ans (7). Un phénomène quelque peu familier...
Que signifie une nouvelle hausse record du marché ?
Il est important de garder à l’esprit qu’un nouveau record du marché n’est pas dangereux en soi, contrairement à ce que certains pourraient craindre. Comme l’a dit l’écrivain Sir Arthur C. Clarke, "Seuls les petits esprits sont impressionnés par les grands nombres". Voici trois points pour mettre cet événement en perspective :
- Les moyennes des marchés boursiers ne sont pas un "retour à la moyenne". Autrement dit, elles ne reviennent pas à une moyenne à long terme. Elles représentent plutôt les attentes de croissance pour les États-Unis et le reste du monde. Si l’on pense que les conditions dans le monde vont continuer à s’améliorer pour la plupart des populations et que les entreprises innovantes vont continuer à prospérer, alors on peut s’attendre à ce que les marchés soient orientés à la hausse sur de longues périodes.
- Les nouveaux records n’apportent que très peu d’informations en soi. Il est bien plus intéressant de comparer le prix d’un indice aux caractéristiques fondamentales (bénéfices, ventes, valeur comptable) des entreprises qui le composent. Si l’indice S&P 500 dans son ensemble se négocie actuellement à des valorisations élevées par rapport à sa moyenne historique, une grande partie de ces valorisations est concentrée dans les 10 premières valeurs de l’indice. Les 490 autres actions se sont négociées à des valorisations moyennes (8).
- Enfin, l’indice S&P 500 a atteint 1 176 nouveaux records depuis sa création en 1957 (9). Cela équivaut à un nouveau record tous les quinze jours, ou plus précisément, tous les 14,3 jours. Historiquement, les investisseurs doivent donc s’attendre à ce que le marché atteigne de nombreux nouveaux records au cours de leur vie, même si ce ne sera pas toujours un long fleuve tranquille.