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Zone Euro : Solutions structurelles

Troisième et dernier volet sur l’avenir de la zone euro. Seulement deux solutions structurelles permettraient de remédier à la crise budgétaire de la zone Euro en général et de certains pays en particulier : restructuration structurelle et assainissement macroéconomique fort.

Face à la situation décrite précédemment, nous ne voyons, et ce indépendamment de la réalisation des scénarios UEM, que 2 types de solutions.

Tout d’abord, une solution qui consisterait à restructurer intelligemment certaines dettes. Dans le jargon des marchés et conformément à la littérature ISDA (International Swaps and Derivatives Association) sur les marchés financiers, cela peut faire peur et s’appelle événement de crédit (credit event). Après une longue période de flou sur ce qui peut être considéré ou non comme un événement de crédit, l’ISDA a standardisé la définition du credit event qui correspond de manière simplifiée à 3 cas de figure : la faillite (défaut de paiement), le moratoire (délai de paiement) ou la restructuration (prolongement de la durée de remboursement).

Cette solution est très délicate à mener parce qu’il faut concilier deux impératifs contradictoires : créer les conditions de la resolvabilisation de certains états ; ne pas créer de risques systémiques compte tenu des importants portefeuilles de titres d’état des pays périphériques détenus par les banques et assureurs, cela signifie donc qu’il faut adapter les contraintes comptables et réglementaires de ces acteurs de telle sorte que les conséquences sur l’activité économique et la protection de l’épargne soient peu sensibles.

De gros investisseurs asiatiques dans le capital des certaines entreprises

L’autre solution structurelle et qui peut coexister avec la précédente est de mettre en place un assainissement macroéconomique fort (certains appellent cela la rigueur, l’austérité) et une politique économique visant créer les conditions d’une croissance potentielle plus forte. Cela revient sans doute à souhaiter une réorientation des excès d’épargne mondiale des pays émergents des actifs financiers dits sans risques (bons du trésor US par exemple) vers d’autres types actifs que l’on pourrait appeler actifs de croissance et de développement (sous forme d’actifs financiers et d’actifs réels).

Cette évolution suppose que les pays aujourd’hui fragiles de la zone Euro aient entamé les réformes structurelles nécessaires et qu’ils acceptent une présence plus systématique de gros investisseurs asiatiques dans le capital de certaines de leurs grosses entreprises.

Ce n’est pas un grand scoop que de dire que le seul moyen durable d’assainir sa situation budgétaire est la croissance (ce qui n’empêche pas la rigueur dans les choix de dépense publique). Juste un peu d’arithmétique : imaginons une croissance de 3% dans un pays (ce qui est déjà pas mal) et que son ratio dette/PIB tourne autour de 80%, cela signifie que la dette poursuivra son ascension tant que le ratio déficit/PIB sera supérieur à 2.4% (3 % X 80%).

On comprend dès lors mieux les dégâts de la gestion de la dette publique. Comment s’en sortir quand la croissance est à 1%, le ratio déficit/PIB à 5% et le ratio dette/PIB à 100% (et ce n’est même pas de la macroéconomie fiction de stress scénario puisque dans la réalité les taux de croissance sont souvent en deçà et les ratios au-delà)

Mory Doré Janvier 2011

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