L’étude révèle également que les actifs des fonds de pension ont progressé en moyenne de 3,8 % par an (en USD) ces cinq dernières années, le taux le plus élevé ayant été enregistré en Chine (20,3 %), où l’étude couvre le marché des rentes d’entreprises (Enterprise Annuities), et le taux le plus faible au Japon (-5,4 %).
La croissance des actifs des régimes à contributions définies (DC) a continué de dépasser celle des actifs des régimes à prestations définies (DB), les premiers représentant désormais plus de 48 % des actifs de fonds de pension mondiaux, contre environ 41 % en 2006. Les actifs des régimes à contributions définies ont progressé au rythme de 5,6 % ces dix dernières années, contre seulement 2,6 % pour les actifs des régimes à prestations définies.
L’étude a également identifié une baisse des allocations actions et obligations ces vingt dernières années, compensée par une hausse des allocations aux actifs alternatifs.
Pierre Wendling, consultant senior de l’activité Investissement, chez Willis Towers Watson France, a déclaré : « Dans le monde entier, les fonds de pension ont vu leurs actifs progresser malgré les difficultés rencontrées en 2016. Cette tendance s’explique principalement par des rendements supérieurs aux attentes des actions et produits alternatifs. Alors que dans de nombreux pays, les fonds sont confrontés à d’importantes sorties de capitaux, il est encourageant de constater que la valeur des actifs est globalement en hausse dans la grande majorité des pays couverts par l’étude ».
L’étude confirme également la poursuite de la mondialisation, comme l’illustre la réduction du biais des fonds de pension en faveur des marchés boursiers domestiques, la pondération des actions domestiques ayant reculé en moyenne de 69 % en 1998 à 43 % en 2016. Parmi les marchés analysés, la Suisse, le Canada et le Royaume-Uni affichent le plus faible pourcentage d’allocation aux actions domestiques tandis que les fonds américains sont les plus exposés à ces titres.
Pour Pierre Wendling, « La gestion des risques reste une priorité pour les fonds de pension à travers le monde. La principale stratégie utilisée consiste à renforcer la diversification, comme le reflètent la hausse des allocations aux actifs alternatifs et le désintérêt croissant pour les marchés d’actions domestiques. De plus en plus de fonds utilisent des techniques de couverture du passif plus sophistiquées (on parle souvent de gestion adossée au passif). Compte tenu des incertitudes alimentées par la situation géopolitique dans toutes les régions, ces tendances devraient se poursuivre. Pour réussir, il va donc falloir surmonter les risques mondiaux, régionaux et locaux tout en restant au fait des évolutions réglementaires et en améliorant les pratiques de gouvernance ».
« Cette étude suggère que les principales tendances à moyen terme pour les gestionnaires des fonds de pension restent la priorité portée au risque, la gouvernance, la multiplication des modèles de régimes à contributions définies, l’accent mis sur la qualités des équipes de gestion, la simplification de la chaîne de valeur et la prise en compte des facteurs ESG. Chacune de ces tendances constitue un défi important et, collectivement, elles constituent un formidable enjeu ».
Données sur les actifs mondiaux pour les 22 principaux marchés de fonds de pension (P22) en 2016
- Les États-Unis restent le premier marché pour les actifs de fonds de pension, suivis du Royaume-Uni et du Japon. À eux trois, ces marchés représentent plus de 77 % du total des actifs.
- Le ratio actifs de fonds de pension/PIB était de 62 % fin 2016, un chiffre qui a nettement reculé cette année suite à l’intégration de la Chine à l’étude.
- Les Pays-Bas affichent la plus forte proportion d’actifs de fonds de pension en pourcentage du PIB (168 %), suivis de l’Australie (126 %), de la Suisse (123 %), des États-Unis (121 %) et du Royaume-Uni (108 %). La Chine, représentée uniquement par son marché des Enterprise Annuities, enregistre le ratio le plus faible (1,2 %).
- Le taux moyen de croissance annuel cumulé sur dix ans (en USD) pour les marchés P22 s’établit à 3,4 %.
- Les chiffres sur dix ans (en monnaie locale) montrent que la plus forte hausse du ratio actifs de fonds de pension/PIB a été enregistrée aux Pays-Bas avec une progression de 33 % à 168 %, devant le Canada (73 % à 103 %), l’Australie (104 % à 126 %) et les États-Unis (100 % à 121 %).
Allocation d’actifs pour les 7 principaux marchés de fonds de pension (P7)
- Les allocations aux actions pour les marchés P7 ont diminué de 11 % en données cumulées sur les vingt dernières années (passant de 57 % à 46 %).
- Sur la même période, les allocations aux obligations ont également baissé dans les marchés P7, passant de 35 % en 1997 à 28 % en 2016.
- Les Pays-Bas (44 % à 54 %), le Royaume-Uni (24 % à 36 %) et le Japon (46 % à 59 %) sont les trois pays dont les allocations aux obligations ont le plus augmenté au cours des dix dernières années.
Actifs DC/DB pour les marchés P7
- En 2016, l’Australie a de nouveau affiché la plus forte proportion d’actifs de pension DC par rapport aux actifs DB, 87 % de l’ensemble de ses actifs de fonds de pension étant dans des fonds DC.
- Les actifs de fonds pension DC ont progressé pour passer d’environ 41 % en 2006 à plus de 48 % du total des actifs en 2016.
- Le Japon (96 %), le Canada (95 %) et les Pays-Bas (94 %) restent dominés par les actifs de fonds de pension DB.