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Big Tech : Fabernovel publie son nouveau rapport GAFAnomics Quarterly

Des résultats financiers records, contrastés par une performance boursière sous pression ; Vers un rééquilibrage de l’innovation ?

Fabernovel, expert en transformation numérique et de la création de produits et de services numériques, publie son nouveau rapport, “GAFAnomics - Quarterly”, qui fait l’analyse globale des résultats des géants de la tech [1] pour le premier trimestre 2021 (du 7 février 2021 au 7 mai 2021).

Tandis que la nouvelle économie a ouvert la voie à de nouvelles règles de création de valeur, ce rendez-vous trimestriel de Fabernovel lancé en 2019 - qui combine à la fois la vision financière, stratégique et technologique de ses experts - analyse les moteurs des grandes entreprises technologiques et leurs stratégies de développement.

“Les GAFA ont profité de la crise sanitaire pour faire exploser leurs résultats financiers. Mais des signaux faibles montrent que ces géants arrivent à un plafond de leur innovation. Leur poids les rend moins agiles, l’innovation interne se fait plus rare et semble ralentir en comparaison à celle des nouveaux entrants et de certains acteurs traditionnels en pleine transformation. Nous sommes convaincus d’être à une période charnière où nos entreprises européennes peuvent revenir dans la course en mettant l’innovation au cœur de leurs priorités tout en travaillant à des alliances stratégiques” introduit Cyril Vart, executive-vice président chez Fabernovel.

Synthèse - non exhaustive - de l’étude (rapport détaillé ici)

1) Les trois derniers mois à travers les lunettes de Fabernovel Des résultats financiers records contrastés par une performance boursière sous pression

Alphabet, Facebook et Microsoft ont réussi une très belle performance sur les marchés financiers en générant une capitalisation boursière de 345 milliards de dollars ce trimestre. On ne peut pas en dire autant du reste de l’échantillon [2] du Fabernovel Index, cumulant une baisse de leur capitalisation de 453 milliards de dollars.

“C’est la première fois depuis la création des GAFAnomics Quarterly en 2019 que cet Index constate tant d’acteurs dans le rouge. Cette contre-performance boursière vient d’une part de la hausse des taux aux Etats-Unis même si Biden essaye de rassurer le marché, et d’autre part, d’une correction des valeurs, qui se traitent sur des multiples de valorisation très élevés et s’étaient envolées depuis plusieurs années. On peut dire que cette bulle tech dégonfle pour ne pas exploser” explique Jérémy Taïeb, analyste financier chez Fabernovel et co-auteur de l’étude.

Si les performances boursières apparaissent donc en demi-teinte, les performances financières atteignent, elles, des sommets. Ces entreprises font en moyenne 25% de croissance sur les ventes et pour les 14 qui ont un EBIT positif, elles affichent une hausse colossale de 74% en moyenne de leur résultat opérationnel, fruit d’une forte politique de croissance et de digitalisation continue depuis des années. La matrice de valorisation - composée des révisions des revenus de 2021 d’un côté et de l’évolution du multiple de valorisation de l’autre - illustre bien cette tendance du trimestre. Une majorité d’entreprises a vu son estimation de ventes pour 2021 augmenter, tandis que leur multiple a diminué, résultant en une baisse du cours de bourse. Il s’agit d’une correction du marché : de bons résultats financiers mais un intérêt boursier plus limité.

Le rapport GAFAnomics Quarterly de Fabernovel met aussi en perspective les faits marquants du trimestre ainsi que les citations clés de dirigeants : Zoom est “en train de se transformer d’une entreprise “killer app” à une plateforme” indiquait Eric Yuan, le CEO de Zoom lors de la présentation des résultats aux analystes de Wall Street avant d’ajouter “Devenir une plateforme est une grande opportunité pour nous, nous ne sommes plus à présent qu’une entreprise de visioconférence”. Cette vision illustre parfaitement cette nouvelle économie dont la valeur repose sur le modèle des plateformes : une sorte de guichet unique idéal pour capter la donnée et garder la main sur la relation client. A l’image d’Airbnb qui est devenu un des principaux entremetteurs du secteur du tourisme, Zoom semble se transformer vers un guichet unique de l’événementiel à distance avec sa version OnZoom, qui est en bêta test publique.

Dans le top : Google plus que jamais renforcé après la crise sanitaire

La crise sanitaire a déporté une partie des budgets publicitaires sur le digital et a profité en grande partie aux acteurs comme Google. Ces recettes publicitaires ont explosé et atteint 44,7 milliards de dollars au premier trimestre 2021 représentant une hausse de +32,3 % par rapport au premier trimestre de l’année précédente. Les revenus du groupe qui reposent à 60 % sur les annonces de son moteur de recherche ont eux bondi à 32 milliards de dollars au premier trimestre soit 30 % de croissance. C’est aussi 49% de croissance de ses revenus publicitaires de sa plateforme youtube générant au premier trimestre 6 milliards de dollars. Le copycat de TikTok, Youtube Short devrait aussi aider la croissance de ce segment vidéo.

Dans le flop : Tencent face à de multiples menaces

Le gouvernement chinois s’active sur la régulation de ses géants impactant notamment Tencent : une sanction antitrust de 1,5 milliards de dollars se prépare pour défaut de déclaration des acquisitions et pratiques anticoncurrentielles. Malgré des performances correctes au précédent trimestre (Tencent n’ayant pas encore à date révélé son premier trimestre cette année) et des montants d’amende symboliques pour l’instant, le marché boursier l’a interprété comme une volonté du gouvernement de reprendre le contrôle sur le secteur tech. Cette régulation menace également le marché fintech où Tencent est présent avec WeChat Pay et dont Ants Group, filiale de Alibaba s’est déjà vu retoqué son introduction en bourse par l’administration chinoise. Affaire à suivre !

La surprise : Facebook est toujours attractif

Si Facebook faisait partie de notre flop du trimestre dernier, affichant une décote des investisseurs, force est de constater que ce trimestre Facebook retrouve de l’attractivité et sort renforcé de la crise du covid : +48% de croissance du chiffre d’affaires avec l’augmentation des prix de 30% sur les espaces publicitaires et de 12% en volume et +94% de revenus net. L’entreprise a déclaré également une hausse de 15% de ses membres actifs mensuels passant à 3,45 milliards (WhatsApp et Instagram compris). David Wehner, le directeur financier de Facebook a réaffirmé l’ambition de l’entreprise sur le marché en pleine croissance du social commerce : Facebook Marketplace attire plus d’un milliard d’utilisateurs chaque mois, tandis que Facebook Shops, une fonctionnalité lancée en mai 2020 qui permet aux marques de créer une "boutique", rassemble 250 millions de visiteurs mensuels. Le paiement reste la brique manquante pour se mouvoir en super-application à l’image de WeChat, ou plus récemment de Bytedance avec TikTok, que Facebook tente de relancer avec la cryptomonnaie Diem (précédemment appelé Libra).

Le focus : la proposition de valeur de Spotify remise en question

Alors que l’entreprise annonce des résultats fleurissants (3 millions d’abonnés payants supplémentaires soit une hausse de 21%, +16% de chiffres d’affaires par rapport au trimestre de l’année précédente), son nombre d’utilisateurs actifs mensuels (MAU) bien qu’en hausse remarquable de 24%, a juste atteint les attentes mais ne les a pas battue. Ce signal faible, en opposition avec le nombre croissant et anticipé d’abonnés, peut laisser présager sur le long terme une baisse potentielle du nombre d’abonnés ou une baisse d’intérêt en termes de valeur client provoquant immédiatement une chute du cours de bourse de 11,2%, qui contrebalance la croissance de 10% de ce même cours la semaine précédent les résultats.

En effet, la guerre des plateformes se joue notamment sur la part d’attention que chaque acteur arrivera à capter de leurs clients : l’innovation y est déterminante pour garder ou faire grandir sa part du gâteau. Spotify l’a bien compris et a commencé à engager sa transformation/diversification d’une plateforme de musique en streaming vers une plateforme plus globale de la voix en s’attaquant aux formats des podcasts et à l’audio en direct. En mars, la société a ainsi racheté Locker Room, un concurrent de Clubhouse spécialisé dans le sport.

2) Vers un rééquilibrage de l’innovation ?

Les géants se sont attaqués à tous les pans de nos usages quotidiens, s’accaparant le maximum temps d’attention disponible dans une journée. Ils ont ainsi généré plus de liquidités que jamais, ce qui leur permettent de poursuivre leur croissance par le rachat d’entreprises innovantes ou de leur propre action. Microsoft, par exemple, a acheté Nuance en avril pour 20 milliards de dollars et Google a décidé de racheter ses propres actions alors que son cours est à un niveau historique. Si l’innovation des GAFA ressemble de plus en plus des copycat améliorés, comme Alphabet qui lance une copie de TikTok avec Youtube Short, Facebook qui continue de développer sa cryptomonnaie Diem pour s’approcher du modèle de WeChat ou encore Apple qui lance des concurrents aux entreprises présentes dans son propre App Store (ce qui a mené à différents litiges mais c’est une autre histoire...), l’innovation est aussi de moins en moins interne à ces entreprises.

L’innovation chez les GAFA se diffuse surtout dans les nombreuses fusions et acquisitions qu’ils opèrent. Depuis 3 ans, les Big Four ont racheté 59 entreprises avec des achats moyens qui se comptent en plusieurs centaines de millions de dollars. En comparaison, une entreprise du S&P500 ne fait que 3 transactions de plus de 10 millions de dollars en l’espace de 3 ans en moyenne.

Mais de nouveaux entrants ainsi que certains acteurs historiques rivalisent d’innovations et ce de manière exponentielle. En effet, il existe aujourd’hui 600 licornes réparties dans le monde alors qu’il n’y en avait que 4 en 2013 selon Startup Genome. Des acteurs traditionnels s’appuient sur la tech pour faire pivoter leur business model. On le voit avec Disney qui a réussi à développer sa plateforme de streaming Disney+ dévorant les parts de marché de Netflix. Nike se décrit aujourd’hui comme une entreprise technologique et vient de lancer sa maison de l’innovation à Paris. Volkswagen est aujourd’hui autant suivi par des analystes tech que automobile. Walmart vient de s’allier avec Ribbit Capital pour lancer leur propre fintech avec l’ambition de devenir la nouvelle super-app. De par cette stratégie d’innovation, ces entreprises traditionnelles deviennent plus valorisées que la moyenne des entreprises de leur secteur : Volkswagen +30%, Disney +170% et Walmart +60%, et montre qu’elles sont capables de jouer à armes égales avec les GAFA.

Next Finance Mai 2021

Notes

[1] L’échantillon étudié sur ce trimestre 07/02/2021 au 07/05/2021 : Apple, Alphabet, Alibaba, Amazon, Baidu, Facebook, Lyft, Microsoft, Netflix, Tesla, Paypal, Samsung, Salesforce, Snap, Spotify, Square, Twitter, Tencent, Uber, Zoom

[2] L’échantillon étudié sur ce trimestre 07/02/2021 au 07/05/2021 : Apple, Alphabet, Alibaba, Amazon, Baidu, Facebook, Lyft, Microsoft, Netflix, Tesla, Paypal, Samsung, Salesforce, Snap, Spotify, Square, Twitter, Tencent, Uber, Zoom

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