Chute plus importante que prévu de la production industrielle
La production industrielle a nettement chuté en France en janvier, et de façon beaucoup plus forte qu’attendu, de 1.6% sur le mois pour la production manufacturière et de 1.1% pour l’ensemble de la production du secteur industriel. Les données pour décembre ont en outre été largement révisée à la baisse, de 0.7 points sur le mois pour s’établir à une hausse de 0.5% pour l’industrie manufacturière et de 0.4% pour l’ensemble de l’industrie.
À la suite de cette baise, la production manufacturière est retombée à son niveau le plus bas depuis mars 2023. Par rapport à janvier 2023, elle n’est en hausse que de 0.3%. La faiblesse était généralisée à l’ensemble du secteur en janvier, la plupart des branches d’activité ayant connu une forte baisse sur le mois, notamment la fabrication de matériel de transports (-5.3% sur le mois), d’autres produits industriels (-1.5%) et de biens d’équipement (-0.3%).
La croissance du premier trimestre sera très faible
Ce sont les premières données d’activité publiées pour le premier trimestre 2024 et elles sont très mauvaises. Cela signale que le premier trimestre a plus mal commencé que prévu et que la croissance du PIB risque d’être encore une fois très décevante. Alors que la Banque de France et l’Insee tablent sur une croissance trimestrielle entre 0.1 et 0.2% pour le premier trimestre, les données d’aujourd’hui suggèrent qu’une nouvelle stagnation du PIB est beaucoup plus probable.
Un redressement très progressif attendu pour la suite
Pour la suite, les données d’enquêtes semblent pointer vers un redressement de la production industrielle dans les prochains mois. Bien que toujours faible, la confiance s’améliore dans le secteur, les carnets de commande ne se détériorent plus et les stocks ont été réduits, ce qui laisse espérer une hausse de la production dans les prochains mois. Cette hausse sera néanmoins probablement très progressive au cours des prochains mois et n’aurait un impact favorable sur la croissance du PIB qu’au cours du deuxième trimestre.
Dans l’ensemble, nous tablons toujours sur un début d’année faible et à une reprise graduelle de la croissance au cours du deuxième trimestre. La baisse de l’inflation, le marché du travail toujours tendu, la hausse de la confiance des consommateurs et la baisse des taux d’intérêts devraient permettre à la demande domestique de se redresser progressivement. Malgré l’accélération attendue en cours d’année, la croissance moyenne du PIB sur l’année sera faible, de l’ordre de 0.5% contre 0.9% en 2023, en raison du début d’année très faible. Pour 2025, une croissance du PIB de 1.3% est attendue.