George Soros est le fils de Tivadar Schwartz (qui prendra le nom de Soros en 1936), écrivain et avocat hongrois. Grâce à son père, il parvient à quitter la Hongrie au lendemain de la seconde guerre mondiale et s’établit, sur les conseils de ce dernier, en Angleterre où il suit des cours à la London School of Economics. Il vit de petits boulots (maître-nageur, porteur, représentant, vendeur de pacotille...) et commence à travailler en Angleterre en 1952 dans une petite maison de courtage de la City fondée par deux associés hongrois.
Il commence son apprentissage financier dans le domaine de l’arbitrage et réalise rapidement de petits placements financiers en compte propre. En 1956, grâce à un collègue, il se fait recruter comme arbitragiste par une petite maison de courtage de Wall-Street et s’installe à New-York.
Il commence par s’intéresser au marché du pétrole qui tient le haut du pavé du fait de la crise de Suez, puis à d’autres ressources énergétiques. Dans les années soixante, les restructurations et fusions-acquisitions donnent naissance à de grands conglomérats industriels et Soros s’y intéresse de près.
A la fin des années 60, il décide de passer à une nouvelle étape en créant un fonds qui fera sa fortune et sa célébrité, le « Quantum Fund », un fonds spéculatif off-shore opérant à partir de New-York. La véritable ambition de Soros est au fond de devenir un intellectuel dans la plus pure tradition européenne, et compte même sur ses gains pour financer ses écrits, mais il est plus doué pour la finance et le monde des affaires.
Soros devient célèbre le 16 septembre 1992 surnommé « le mercredi noir » en spéculant contre la livre sterling : La Grande-Bretagne est obligée de sortir la livre du système monétaire européen, alors que Soros gagne selon la presse environ 1 milliard de dollars dans l’opération. La position de son fonds sur la livre sterling était de 10 milliards de dollars. Après cette opération, il fut surnommé « l’homme qui a brisé la banque d’Angleterre ». Il fut également accusé par le premier ministre de Malaisie d’avoir eu une influence négative sur la monnaie malaisienne lors de la crise asiatique de 1997.
Depuis les années 80, George Soros s’est investi dans de nombreuses œuvres caritatives dont la plus célèbre est « l’Open Society » qu’il finance de ses propres deniers et qui opère dans plus d’une cinquantaine de pays sur la planète. Il affirme qu’il ne fait pas de la philanthropie par culpabilité ou pour les relations publiques, mais parcequ’il y croît et parcequ’il peut se le permettre. Il donnerait plus de 500 millions de dollars chaque année à l’Open Society, et au cours des 20 dernières années aurait donné plus de 4 milliards de dollars pour encourager et développer de multiples activités philanthrophiques.
Soros fonde en partie sa philosophie des marchés sur le concept de « réflexivité » qu’il explique comme suit : les marchés financiers ne sont pas aussi rationnels que le dit la théorie. Pour lui les investisseurs s’influencent les uns les autres, les prix des actions, obligations dépendent des gens qui les vendent, qui réagissent souvent de façon émotionnelle plus que sur la base de calculs logiques.
Sa fortune est estimée à plus de 7 milliards de dollars.
George Soros qui est devenu une légende de la finance a pris sa retraite au début des années 2000. D’après lui, le système actuel de spéculation financière entrave le développement économique sain dans plusieurs pays en développement. Une grande partie des problèmes du monde vient de ce qu’il appelle le « fondamentalisme » des marchés : l’idée selon laquelle le libre échange bénéficie toujours à la société est fausse. Il est partisan d’une économie mixte avec une intervention de l’Etat dans l’économie.
Cependant, il n’est pas une contradiction près puisqu’il prône à la fois une refonte des règles de la finance mondiale, mais en même temps déclare (répondant aux critiques selon lesquelles il serait à titre personnel responsable de la chute de la monnaie thaïlandaise et de la banque d’Angleterre) « qu’un intervenant des marchés n’a pas à se soucier des conséquences de ses actes ».