L’institut EDHEC Infrastructure Singapour (EDHECinfra) montre que le secteur en plein essor des infrastructures cotées en Bourse repose sur une « composition trompeuse ».
Au cours des quinze dernières années, l’investissement dans les infrastructures a été réservé aux grands investisseurs sophistiqués, mais il est devenu de plus en plus répandu et les gérants d’actifs de toutes tailles l’envisagent désormais. Dans ce contexte, « l’infrastructure cotée » est passée d’une poignée de produits à plus d’une centaine en moins d’une décennie, ajoutant près de 50 milliards de dollars à un univers d’investissement de 2 000 milliards de dollars aujourd’hui.
L’infrastructure cotée est généralement présentée comme un investissement avec un profil attractif en termes de risque/rendement, pouvant améliorer la diversification du portefeuille.
EDHECinfra a testé cette proposition et montre que :
- 21 indices différents d’actions listées d’infrastructure présentent un risque équivalent ou plus élevé que l’indice de marché pertinent, avec lequel ils sont tous fortement corrélés ;
- L’ajout de ces 21 proxy à la composition de l’actif d’un investisseur n’a aucun effet perceptible sur sa frontière efficiente au cours des 15 dernières années. En d’autres termes, il ne crée aucun bénéfice de diversification ;
- L’infrastructure cotée est entièrement "couvertes" par les classes d’actifs existantes ou les facteurs de risque, c’est-à-dire 100 % réplicables en utilisant des actifs ou des stratégies que les investisseurs possèdent déjà.
L’étude teste ces effets sur les marchés mondiaux, américain et britannique, remontant à 15 ans d’historique, avec un échantillon intégrant l’avant et l’après crise financière mondiale de 2008.
Le Dr Frédéric Blanc-Brude, co-auteur et directeur EDHECinfra, a déclaré : « les résultats montrent clairement que ce qu’on appelle généralement infrastructure cotée n’est ni une classe d’actifs, ni une combinaison unique de facteurs de marché et ne peut pas être utilisée comme un benchmark adéquat pour des investissements dans les infrastructures privées ».
« Les actifs de type infrastructure privées ont des caractéristiques uniques, mais aujourd’hui, elles ne sont tout simplement pas disponibles sur le marché boursier » conclut-il.