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La pandémie a entraîné une chute des dividendes mondiaux de 220 milliards de dollars en 2020, mais le déclin a été moins grave que prévu

Une entreprise sur huit a annulé son paiement et une sur cinq a procédé à une réduction, mais les deux tiers des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes. Les dividendes nord-américains ont très bien résisté, atteignant même un nouveau record...

  • Les paiements mondiaux ont chuté de 12,2 % en 2020 pour atteindre 1 260 milliards de dollars, ce qui équivaut à une baisse sous-jacente de 10,5 %.
  • Le quatrième trimestre a terminé l’année avec une baisse plus faible que redoutée
  • Les réductions de dividendes ont totalisé 220 milliards de dollars entre le deuxième et le quatrième trimestre
  • Une entreprise sur huit a annulé son paiement et une sur cinq a procédé à une réduction, mais les deux tiers des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes
  • Les dividendes nord-américains ont très bien résisté, atteignant même un nouveau record
  • La Chine, Hong Kong et la Suisse ont rejoint le Canada dans le cercle des nations les plus performantes
  • C’est au Royaume-Uni, en Europe et en Australie que les baisses de dividendes ont été les plus sévères
  • Les banques, le pétrole, les mines et les entreprises de consommation discrétionnaire ont été les plus touchées, tandis que les valeurs défensives classiques – commerce de détail alimentaire, produits pharmaceutiques et produits de soin – ont été bien isolées
  • Le meilleur scénario de Janus Henderson prévoit que les dividendes mondiaux de 2021 augmenteront de 5 % pour atteindre un total de 1 320 milliards de dollars, soit une augmentation sous-jacente de 2 %. Cela inclut le premier trimestre 2021, au cours duquel les paiements continueront à diminuer
  • Dans le pire des cas, ils pourraient chuter de 2% en valeur nominale ou de 3% en valeur sous-jacente

Alors que nous venons de vivre la pire crise connue depuis la Seconde Guerre mondiale, les dividendes mondiaux sont tombés à 1 260 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 12,2 % sur une base mondiale, selon le dernier indice des dividendes mondiaux de Janus Henderson. Ce chiffre est meilleur que les prévisions de Janus Henderson qui tablaient sur 1 210 milliards de dollars, grâce à une baisse des dividendes au quatrième trimestre moins importante que prévue. Sur une base sous-jacente, les dividendes ont diminué de 10,5 % en 2020, soit une baisse moins importante qu’après la crise financière mondiale de 2008. L’indice des dividendes mondiaux de Janus Henderson est tombé à 172,4, un niveau atteint pour la dernière fois en 2017.

Les réductions des dividendes ont été les plus sévères au Royaume-Uni et en Europe, qui ont représenté ensemble plus de la moitié de la réduction totale des paiements dans le monde, principalement en raison de la réduction des dividendes bancaires imposée par les autorités de réglementation. Mais même si les versements en Europe et au Royaume-Uni sont tombés en dessous des niveaux observés en 2009 lorsque l’indice a été lancé, ils ont augmenté de 2,6 % en Amérique du Nord et atteint un nouveau record. Si l’Amérique du Nord s’en est bien sortie, c’est principalement parce que les entreprises ont pu conserver leurs liquidités et protéger leurs dividendes en suspendant ou en réduisant les rachats d’actions, et parce que les autorités de réglementation ont fait preuve d’une plus grande indulgence envers les banques. En Asie, l’Australie a été la plus touchée, en raison de sa forte dépendance aux dividendes bancaires, qui ont été limités par l’autorité de réglementation jusqu’en décembre. Par ailleurs, la Chine, Hong Kong et la Suisse ont rejoint le Canada dans le cercle des nations les plus performantes.

Le quatrième trimestre a conclu l’année avec une baisse plus faible que celle attendue

Les paiements du quatrième trimestre ont baissé de 14,0 % sur une base sous-jacente pour atteindre un total de 269,1 milliards de dollars, alors que la baisse globale n’était que de 9,4 %. Cette baisse a été moins sévère que prévue, car des entreprises comme Sberbank en Russie et Volkswagen en Allemagne ont rétabli les paiements de dividendes à leur niveau maximum. D’autres, comme Essilor en France, les ont ramenés à un niveau réduit. Les dividendes spéciaux ont également été plus importants qu’espéré et, aux États-Unis, les dividendes annoncés pour les quatre prochains versements trimestriels ont été meilleurs que prévus. Comment la crise de la Covid-19 a-t-elle affecté les dividendes mondiaux ?

Bien que les réductions et les annulations aient totalisé 220 milliards de dollars entre avril et décembre 2020, les entreprises ont néanmoins versé 965 milliards de dollars à leurs actionnaires, ce qui compense encore largement les réductions. Une entreprise sur huit a annulé son paiement et une sur cinq a procédé à une réduction, mais les deux tiers des entreprises ont augmenté ou maintenu leurs dividendes. Les banques ont représenté un tiers des réductions mondiales de dividendes en valeur, soit plus de trois fois plus que les producteurs de pétrole – le deuxième secteur le plus touché. Six entreprises de consommation discrétionnaire sur dix ont réduit ou annulé leurs versements, mais les valeurs défensives classiques – la distribution alimentaire, les produits pharmaceutiques et les produits de soin – ont été bien isolées. Parmi les grandes places boursières du monde, l’Espagne et la France ont été particulièrement touchées, 71 % des entreprises ayant procédé à des réductions, contre seulement 9 % au Canada.

Perspectives

Le premier trimestre 2021 sera marqué par une baisse des versements, bien que probablement moins importante qu’entre le deuxième et le quatrième trimestre 2020. Les perspectives pour l’ensemble de l’année restent extrêmement incertaines. La pandémie s’est intensifiée dans de nombreuses régions du monde, même si le déploiement des programmes de vaccination est porteur d’espoir. Il est important de noter que les dividendes bancaires reprendront dans les pays où ils ont été réduits, mais ils ne renoueront pas avec les niveaux de 2019 en Europe et au Royaume-Uni, ce qui limitera le potentiel de croissance. Les régions du monde qui ont fait preuve de résilience en 2020 semblent susceptibles de réitérer cette performance en 2021, mais certains secteurs continueront probablement à éprouver des difficultés jusqu’à la réouverture complète des économies.

La lenteur de la sortie de la pandémie et le ralentissement causé par le premier trimestre laissent penser que les dividendes pourraient chuter de 2 % (au total) pour l’ensemble de l’année dans le pire des cas (-3 % en termes sous-jacents). Dans le meilleur des cas à ce stade, le scenario prévoit une augmentation de 2 % sur une base sous-jacente, ce qui équivaut à une augmentation globale de 5 %, pour un total de 1 320 milliards de dollars.

Selon Jane Shoemake, Gestionnaire de portefeuille client au sein de l’équipe Global Equity Income : « Bien que la pandémie ait changé la vie de milliards de personnes de manière inimaginable il y a quelques mois, son impact sur les dividendes a été similaire à celui d’une récession classique, mais grave. Les secteurs qui dépendent des dépenses discrétionnaires ont été plus sévèrement touchés, tandis que les secteurs défensifs ont continué à effectuer des paiements.

Au niveau national, des pays comme le Royaume-Uni, l’Australie et certaines parties de l’Europe ont subi une baisse plus importante en raison de la distribution excessive de certaines entreprises avant la crise et de l’intervention des autorités de réglementation dans le secteur bancaire. Mais au niveau mondial, la baisse sous-jacente de 15 % en glissement annuel des paiements entre le deuxième et le quatrième trimestre a été moins grave qu’au lendemain de la Crise financière mondiale.

Les perturbations ont été extrêmes dans certains pays et secteurs, mais une approche globale de l’investissement des revenus a permis d’atténuer certains de ces effets grâce aux avantages de la diversification. La plupart des banques mondiales (qui versent généralement la plus grande part des dividendes) présentaient des bilans solides lorsque la crise a éclaté. Certes les paiements de dividendes bancaires ont été limités par les autorités de réglementation dans certaines régions du monde, mais le système bancaire a continué de fonctionner, soutenu par des niveaux de capitaux solides, ce qui est vital pour le bon fonctionnement des économies.

Enfin, comme il est d’usage dans les environnements économiques difficiles, les dividendes affichent une stabilité par rapport aux bénéfices. C’est l’une des raisons pour lesquelles les dividendes sont si importants pour les investisseurs. »

Charles-Henri Herrmann, Directeur du Développement France & Distribution BeNeLux de Janus Henderson, complète : « Au sein de l’indice des dividendes mondiaux de Janus Henderson, la France est le pays dont les entreprises ont décidé la plus importante coupe des dividendes en 2020. Sur les trois derniers trimestres, les dividendes français ont cumulé une baisse de 25 milliards de dollars US par rapport à 2019. Cette baisse a principalement concerné les sociétés financières, représentant la moitié des suppressions des dividendes, ainsi que les secteurs de l’aérospatiale, du pétrole et des fabricants automobiles. Des secteurs très présents dans la cote française, et qui sont historiquement d’importants pourvoyeurs de dividendes. »

Next Finance Février 2021

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