Plus de deux mois ont passé depuis lors et nous pouvons peu à peu commencer à parler d’une nouvelle tendance.
Au cours de ces dernières années, c’est au niveau de la Chine que le bât blessait. La croissance y a ralenti significativement, passant de 12% en 2010 à 7% cette année. Cette décélération a ravivé les craintes des marchés à propos de la vulnérabilité du système financier chinois. En peu de temps, la Chine est passée du statut de principale force motrice à celui de principale menace pour le monde émergent. D’autres problèmes ont également obscurci les perspectives des marchés émergents – une lassitude face aux réformes et, dans des pays importants tels que l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, une détérioration de la politique économique – mais la Chine est restée le principal facteur négatif.
Depuis l’été, nous avons assisté à une amélioration des chiffres économiques de la Chine, grâce surtout à une nouvelle série de mesures de stimulation du gouvernement central. Une fois de plus, les investissements en infrastructure et le marché immobilier ont clairement tiré la reprise.
Ceci signifie que les perspectives se sont améliorées pour la croissance chinoise, en tout cas pour les prochains trimestres. La faiblesse actuelle de l’économie mondiale, les problèmes substantiels de la zone euro (le principal partenaire commercial de la Chine), la contraction attendue du marché du travail chinois et l’augmentation rapide de l’endettement de l’économie chinoise depuis 2008 constituent en effet de bonnes raisons de penser que l’actuelle accélération de la croissance ne pourra durer longtemps. La Chine est confrontée à un ralentissement structurel de la croissance qui ne fait que commencer.
Néanmoins, il est important que la croissance se redresse entre-temps et que le ralentissement soit temporairement interrompu. Ceci relèguera les craintes d’une crise systémique potentielle en Chine à l’arrière-plan. C’est une bonne nouvelle pour l’ensemble du monde émergent, qui est très sensible à la croissance chinoise. Un risque important disparaît de la sorte, du moins pour quelques trimestres, ce qui accroît la probabilité que la performance positive vis-à-vis des marchés développés entamée en septembre se poursuive.
En dehors de l’amélioration en Chine, une reprise cyclique est également clairement visible dans la plupart des autres marchés émergents. La croissance économique semble avoir atteint son creux en août. De plus, la marge de manoeuvre au niveau des conditions financières est considérable quasiment partout dans le monde émergent, ce qui conforte la confiance dans la croissance économique et les flux de capitaux vers les marchés d’actions en 2013. Globalement, les perspectives pour les marchés émergents se sont largement améliorées ces derniers mois. La Chine demeure un risque, mais au cours des prochains trimestres, le redressement de la croissance chinoise relèguera les craintes relatives à un hard landing à l’arrière-plan.