« Le secteur technologique est quasiment méconnaissable par rapport à ce qu’il était lors de l’éclatement de la bulle Internet en 2000, et les dix prochaines années seront probablement tout aussi innovantes et dynamiques » explique Sebastian Thomas, Responsable de la recherche pour le secteur technologique américain et gérant de portefeuille chez Allianz Global Investors, alors que le Cebit, le plus grand salon des nouvelles technologies, vient d’ ouvrir ses portes en Allemagne aujourd’hui.
« Nous entrons dans les premières phases d’un nouveau cycle qui sera passionnant pour les consommateurs, révolutionnaire pour les entreprises et les industries, et lucratif pour les investisseurs », poursuit Sebastian Thomas, qui travaille à San Francisco. « Les consommateurs profiteront des avantages des technologies discrètement mêlées à leur vie quotidienne. Les groupes technologiques, actuellement prestataires du secteur industriel, pourraient fusionner avec certaines entreprises industrielles et en devenir le principal moteur. Enfin, les investisseurs capables d’identifier les entreprises offrant des technologies de rupture bénéficieront d’un potentiel de création de valeur très important sur le long terme. »
Les 15 années qui viennent de s’écouler ont démontré la puissance « transformatrice » de la technologie. Seules 361 millions de personnes utilisaient Internet en 2000 et la grande majorité d’entre elles devaient utiliser des systèmes de connexion encombrants et peu fiables. A l’époque, Amazon enregistrait un chiffre d’affaires de seulement 1 milliard de dollars, la survie d’Apple faisait encore débat, Google et Alibaba n’étaient que des start-ups et Mark Zuckerberg, Directeur général de Facebook, était encore au lycée.
Quinze ans plus tard, ces entreprises représentent collectivement une capitalisation boursière de plus de 1 000 milliards de dollars et génèrent environ 90 milliards de flux de trésorerie. Le nombre d’internautes a été multiplié par huit et dépassait les 3 milliards d’individus en 2014.
Sebastian Thomas a identifié de grands thèmes qui devraient dicter les développements technologiques
et les investissements associés d’ici 2030 :
Les architectures informatiques obsolètes sont en train d’être remplacées par des systèmes aux
fonctionnalités enrichies, plus facilement accessibles et moins onéreux, grâce à des dispositifs tels
que le Cloud Computing centralisé et le Software as a Service (SAS).
La baisse du prix des puces et l’amélioration des capacités fonctionnelles entraînent une explosion
des « Objets connectés », domaine dans lequel une forme d’intelligence artificielle est insérée dans
des appareils de la vie quotidienne ou des objets personnels, comme les montres et les bijoux.
L’« Internet industriel » : les technologies d’automatisation introduisent des progrès tangibles, comme
des systèmes de paiement mieux sécurisés pour les transactions financières des particuliers et des
entreprises, des voitures sans chauffeurs et des robots intelligents.
Les groupes technologiques vont attirer de nouveaux types d’investisseurs en adoptant des
politiques de rémunération beaucoup plus généreuses.
Et les investisseurs vont se familiariser avec l’appréciation du « risque digital » de chaque entreprise
et de son modèle économique.