Dans de nombreux pays, les dividendes offrent un rendement supérieur à celui des emprunts d’État à 10 ans. Dans ce domaine, les entreprises européennes en particulier sont plus généreuses que leurs homologues américaines et, de fait, depuis plus de deux ans, les investisseurs exposés aux actions européennes bénéficient d’un rendement du dividende largement supérieur à celui qu’offrent les placements obligataires. [1]
La politique de dividende reflète la vigueur des anticipations de croissance bénéficiaire des entreprises
Commentant les résultats de l’étude d’AllianzGI, Joerg de Vries-Hippen, CIO Actions européennes, indique que « les investisseurs vont continuer à s’intéresser aux entreprises qui versent des dividendes. On peut encore trouver des entreprises très attrayantes, à des niveaux de valorisation raisonnables, et capables de distribuer un dividende élevé. Pour les investisseurs en quête de rendements réels dans un contexte de répression financière, les valeurs de rendement peuvent être considérées comme un substitut au coupon obligataire. Distribuer des dividendes réguliers et pérennes est devenu un objectif clair des dirigeants des entreprises cotées en Europe. Cet objectif devrait se maintenir, car c’est un moyen pertinent et efficace de s’assurer la confiance de ses actionnaires. Mais une telle approche demande de la discipline. Pour les investisseurs, la politique de dividende est sans doute le meilleur indicateur de la vigueur des anticipations de bénéfices d’une entreprise ». Le fonds Allianz European Equity Dividend, géré par Joerg de Vries-Hippen et Neil Dwane, affiche actuellement un rendement moyen du dividende de 5%.
Les perspectives restent positives pour les dividendes
Alors que les bénéfices ont fortement progressé après la crise de 2008/2009, le taux de distribution des entreprises a considérablement chuté. En Europe, le ratio dividende/bénéfice par action se situe actuellement autour de 55%, soit un niveau plutôt modeste par rapport à l’historique. Pour Dennis Nacken, auteur de l’étude, c’est le signe qu’ « il y a donc de la marge pour une remontée des dividendes ». L’étude montre que les versements de dividendes ont valeur de signal et sont suivis de très près par les intervenants de marché.
Toute révision à la baisse de ces versements devient ainsi un sujet de préoccupation. Comme le révèle l’observation de données concernant les Etats-Unis depuis 1900, les versements de dividendes sont en fait nettement moins volatils que les bénéfices des entreprises en termes réels.
Néanmoins, il ne faut pas se fier uniquement au versement de dividendes élevés. D’après Dennis Nacken, « c’est avant tout le business model (modèle d’exploitation) d’une entreprise qui permet de déterminer les anticipations de bénéfices à long terme, ainsi que le caractère favorable de sa politique vis-à-vis des actionnaires. Des facteurs tels que la part de marché, les barrières à l’entrée ou la capacité à fixer les prix jouent tous un rôle clé dans ce contexte. Si son business model est efficace, une entreprise pourra également neutraliser les effets de l’inflation en relevant ses prix, ce qui contribuera à accroître ses bénéfices et, à terme, les dividendes versés. »