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Les fonds d’investissement européens attendent l’Union des marchés de capitaux

L’EFAMA (European Fund and Asset Management Association) estime que les plans de la Commission européenne constitueront une étape essentielle pour réduire l’écart avec les Etats-Unis.

Dévoilée en juillet 2014 par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, l’Union des Marchés de capitaux a été affinée au fil des mois et une mouture plus détaillée a été présentée au début de l’automne.

L’association des gestionnaires de fonds (EFAMA) a confirmé son soutien fin octobre à ce plan d’action visant notamment à favoriser le financement des PME par les marchés plutôt que par les banques. L’Europe accuse en effet un certain retard par rapport aux Etats-Unis dans ce domaine.
« D’une manière générale, indique l’EFAMA, une Union des Marchés de capitaux effective devrait permettre aux entreprises de lever des fonds à travers une grande variété de sources à travers l’Europe et offrir aux investisseurs et aux épargnants de nouvelles opportunités de faire fructifier leur argent. Cela créerait un marché unique de capitaux pour les 28 Etats membres en supprimant les barrières aux investissements transnationaux et baisserait les coûts de financement à l’intérieur de I’Union européenne. »

« Une évolution est nécessaire »

Concernant les fonds de pensions, l’EFAMA (qui représente 55600 fonds d’investissement et un total de 19 000 milliards d’euros à travers l’Europe et la Turquie), estime que la fragmentation actuelle du marché rend les économies d’échelle impossible à accomplir et limite les choix de produits et de fournisseurs. « Une évolution est nécessaire pour permettre, là aussi, d’unifier le marché et l’épargne de long-terme. La création du PEPP (Pan-european Personal Pension Product) pourrait permettre de booster le volume d’épargnes individuelles dans les marchés de capitaux et ainsi fournir un financement de long-terme de l’économie de l’Union européenne. »

Dans ce domaine, le Vieux Continent est clairement à la traîne par rapport aux Etats-Unis, puisque en fin d’année 2013, les ménages européens détenaient 41,6% de leur patrimoine financier en devises et en dépôts bancaires, et 8,5% dans les fonds d’investissement. Aux Etats-Unis, les comptes bancaires et les fonds d’investissement représentaient respectivement 15,9% et 15,1%.

D’après Peter de Proft, directeur général de l’EFAMA, « les différences entre les Etats-Unis et l’Europe illustrent le potentiel d’une Union des marchés de capitaux pleinement intégrée en Europe pour améliorer l’efficacité en faveur des épargnants et des emprunteurs, et qui pourrait mener à la baisse des coûts d’emprunts et à une augmentation du volume d’épargnes grâce à une meilleure allocation des capitaux, et par conséquent une progression de la croissance économique européenne. Les gestionnaires d’actifs sont au premier rang pour soutenir l’Union européenne dans cette mission, car les épargnes à long-terme et la gestion du risque sont au coeur de ce que réalise l’industrie. »

Les PME délaissées par les banques

L’EFAMA va plus loin en estimant que ce rééquilibrage de la balance entre les banques et les fonds d’investissements pour le financement des PME pourrait davantage protéger les économies en cas de crise financière, les prêts étant moins dépendant de la santé précaire et du bon-vouloir des banques.

L’apathie économique qui existe depuis la crise financière est la conséquence du fait que les PME, qui accèdent peu aux marchés, ont en plus été délaissées par les banques, dont les volumes de prêts sont sensiblement inférieurs à ceux de la première moitié des années 2000.

Manque d’information ou de compétences, réseaux insuffisants, et difficultés à atteindre des réserves internationales de liquidités, sont les quatre principaux obstacles au développement des PME. En Europe, elles représentent pourtant deux tiers des emplois de l’Union européenne et souffrent de difficultés chroniques de financement, les banques se détournant de plus en plus des prêts aux particuliers et aux PME, et ayant dû renforcer leurs niveaux de capitaux suite aux pressions des régulateurs.

La Bourse londonienne et l’Imperial College de Londres ont d’ailleurs lancé un programme destiné à donner aux PME les outils pour obtenir d’autres sources de financement que les emprunts bancaires, qui sont de plus en plus difficiles à concrétiser.

Au tour des fonds d’investissements de renforcer leur influence dans l’économie réelle.

JH Novembre 2015

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