Cette étude mondiale a été réalisée conjointement par Towers Watson et Pensions & Investments, journal américain spécialisé dans la gestion d’actifs pour les fonds de pension. Au niveau régional, l’étude montre que les fonds d’Amérique latine et d’Afrique affichent le plus fort taux de croissance cumulée sur cinq ans (plus de 16 %) en partant toutefois d’un niveau bas, suivis de l’Europe (12 %), de l’Amérique du Nord (environ 6 %) et de l’Asie-Pacifique (environ 5 %). Elle révèle également que les 300 plus grands fonds de pension de la planète représentent désormais quelque 47 % de l’encours des fonds de pension à travers le monde [1].
Les fonds à prestations définies représentent 67 % du total des actifs gérés, en baisse au regard des 75 % affichés il y a cinq ans. En 2013, l’encours de ces fonds a augmenté d’environ 3 %, contre 15 % pour les Fonds de réserve [2], plus de 9 % pour les régimes à cotisations définies et plus de 8 % pour les régimes hybrides.
« Ces cinq dernières années, les mesures d’assouplissement quantitatif (QE) et un contexte monétaire propice ont dopé les marchés d’actions, qui ont connu une forte performance en 2013. Cette tendance a évidemment soutenu les fonds ayant investi de manière substantielle en actifs risqués. Malgré les excellentes performances enregistrées actuellement sur les actions, de nombreux fonds, notamment les plus matures, poursuivent leur stratégie de diversification sur d’autres classes d’actifs en vue de réduire les risques associés à leurs portefeuilles. En outre, les investisseurs ont généralement conscience que la conjoncture actuelle (assouplissement quantitatif et taux d’intérêt bas) ne durera pas éternellement et qu’il est peu probable que l’exceptionnelle croissance qu’ont récemment connu les marchés d’actions se reproduise en 2015 », précise Thierry de la Noue, Directeur du département Investment de Towers Watson France.
Selon l’étude P&I/Towers Watson, les États-Unis demeurent le premier marché de fonds de pension avec 36 % des parts de marché en encours. Le Japon arrive en deuxième position avec environ 13 %, en grande partie grâce au Government Pension Investment Fund. Ce fonds, qui est en tête du classement (depuis dix ans), affiche un actif avoisinant 1.200 milliards $US. Les Pays-Bas se classent au troisième rang avec une part de marché de 7 %, tandis que la Norvège et le Canada occupent respectivement les quatrième et cinquième positions avec plus de 6 % chacun.
L’étude montre que 38 nouveaux fonds ont fait leur entrée au classement au cours des cinq dernières années, provenant, sur une base nette, essentiellement d’Australie (trois fonds), de Corée du Sud, de Russie, de Pologne, de Colombie et du Canada (deux fonds pour chacun de ces pays).
Sur la même période, les États-Unis ont vu disparaître12 fonds du classement, ce qui porte à 126 le nombre de fonds américains figurant parmi les 300 premiers. Arrive ensuite le Royaume-Uni, avec 26 fonds au classement suivi du Canada (19), de l’Australie (16), du Japon (14) et des Pays-Bas (13).
« La progression continue de la plupart des marchés des pensions est assurément encourageante, bien qu’il subsiste de nombreux problèmes structurels », observe Thierry de la Noue. « En 2013 un certain nombre de signes favorables nous ont incités à penser que la fin de la crise financière mondiale était proche et il s’est avéré que la reprise économique mondiale a poursuivi sur sa lancée en 2014. Il convient de souligner que les 13 principaux marchés des pensions ont plus que doublé en dix ans et que l’encours s’élève désormais à près de 78 % du PIB mondial, un pourcentage notablement plus élevé que les 61 % enregistrés en 2008 ».
Les fonds souverains [3] continuent de figurer en bonne place au classement, 27 d’entre eux représentant 28 % des actifs pour un total de 4 200 milliards de dollars US environ.
Les 113 fonds du secteur public totalisent 5 800 milliards de dollars US en 2013 soit 39 % de l’encours total. Les fonds du secteur privé (61) et les fonds d’entreprises (99) représentent respectivement 14 % et 19 % des actifs pris en compte dans l’étude.
« Les investisseurs se sont focalisés, à juste titre, sur la gestion des risques depuis un certain nombre d’années, mais sont désormais de plus en plus en quête d’un niveau de rendement hors d’atteinte », poursuit Thierry de la Noue. « Face à la perspective d’une croissance anémique et d’une inflation atone au niveau mondial, la concurrence va s’intensifier. La plupart des fonds ne devraient pas être en position de générer des rendements satisfaisants l’année prochaine et ils devront par conséquent concentrer leurs efforts sur les « niches à valeur ajoutée » afin d’obtenir les quelques pourcentages supplémentaires par an dont ils ont besoin. Pour cela, les investisseurs devront être bien organisés, l’obtention d’un rendement nécessitant probablement de délaisser partiellement a sélection d’actions au profit des stratégies et marchés alternatifs ».