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Les retardataires, les véhicules électriques et le stockage de l’énergie : transition climatique, les perspectives 2021

Jaime Ramos Martin, gérant de portefeuille de la stratégie de transition climatique d’Aviva Investors, et Rick Stathers, responsable du changement climatique chez Aviva Investors, abordent les trois thèmes qui détermineront les perspectives en 2021.

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1. Les compagnies pétrolières et gazières sont plus que jamais contraintes de définir leur avenir et le rôle qu’elles veulent jouer dans la transition énergétique.

Après des progrès initialement lents sur l’enjeu du changement climatique au niveau mondial, l’année 2021 pourrait marquer un tournant important. Si les effets des phénomènes météorologiques particuliers engendrés par La Niña s’estomperont après les premiers mois de 2021, les météorologues pensent toutefois que cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle année de températures record.

En ce qui concerne les entreprises, la manière dont les compagnies pétrolières et gazières définissent le rôle qu’elles entendent jouer dans la transition énergétique va figurer au centre de l’attention. Davantage d’entreprises ont choisi de jouer cartes sur table en 2020. Ainsi, des groupes comme BP ont déclaré leur intention de viser la neutralité carbone dans la production de pétrole et de gaz d’ici 2050 et de réduire l’intensité carbone des produits commercialisés.

Mais, la grande majorité des entreprises - celles qui contrôlent environ 90 % de la production de pétrole et de gaz selon l’Agence internationale de l’énergie - n’ont pris aucun engagement de ce type. Vont-elles adhérer ou non à la vision du « zéro émissions nettes » ? Les paroles et les actes vont faire l’objet d’une plus grande surveillance. Dans un secteur qui accuse un retard, ces choix pourraient avoir des implications sur le plan du coût de financement pour les entreprises et du risque lié à de futurs actifs abandonnés.

2. La demande de véhicules électriques (VE) continue de croître, le coût total de possession atteignant la parité avec les véhicules à moteur à combustion interne dans un grand nombre de pays.

En dépit de l’impact à court terme de la Covid-19 qui a provoqué une forte baisse des ventes de VE au début de l’année 2020, l’appétit continue globalement de s’aiguiser. Avant la pandémie, les ventes de véhicules à batterie et hybrides avaient déjà augmenté. Pour autant, elles ne représentent encore qu’une petite partie des ventes totales de véhicules neufs, moins de trois pour cent.

L’un des principaux facteurs qui freinent les consommateurs est le coût : le coût total de possession d’un VE a tendance à être plus élevé que celui d’une voiture équipée d’un moteur à combustion interne classique. En 2021, nous nous attendons à voir un plus grand nombre de pays atteindre cette étape importante au-delà de laquelle un VE détient l’avantage en termes de coût.

Des subventions plus généreuses vont y contribuer. Par exemple, le gouvernement français a porté l’aide financière aux acheteurs de VE à 7 000 euros dans le cadre du plan national de relance annoncé en juin en réponse à la crise de la Covid-19. Il est également prévu de durcir le traitement fiscal des voitures conventionnelles grosses consommatrices de carburant et à fortes émissions. En Allemagne, par exemple, la surtaxe prévue dans le cadre de la loi sur la protection du climat devrait être considérablement augmentée pour les grands émetteurs.

Dans le même temps, des progrès pratiques sont progressivement accomplis. Le Royaume-Uni s’est engagé à accélérer la transition vers les VE en interdisant la vente de nouveaux véhicules conventionnels à compter de 2030 et plusieurs gouvernements se sont engagés à mettre en place de nouvelles stations de recharge dans le cadre de leurs programmes de relance. A terme, cela va permettre de faciliter l’achat et la possession d’un VE.

3. Grâce aux développements dans le domaine du stockage de l’énergie, la perspective d’une stabilité du réseau à partir des énergies renouvelables devient une réalité.

L’absence de solution viable à grande échelle en matière de stockage de l’énergie est depuis longtemps un problème critique qui empêche l’essor des énergies renouvelables. Les récents développements dans le domaine de la technologie de stockage suggèrent qu’une partie du problème pourrait être surmontée en comblant les inévitables pics et creux qui surviennent lors des cycles jour-nuit. En couplant les énergies renouvelables à un stockage de l’énergie à grande échelle, l’énergie excédentaire peut être absorbée pendant les périodes de pointe, conservée pendant un certain temps, puis réinjectée dans le réseau.

A mesure que les capacités renouvelables installées augmentent, nous nous attendons à voir la demande de batteries de stockage continuer de croître. Le changement est rapide - par exemple, les analystes prévoient un taux de croissance cumulée annuel moyen de plus de 30 % entre 2021 et 2023. Cela risque de se traduire par un besoin de modernisation du réseau électrique afin de gérer les flux des distributeurs. Nous pensons que les investissements nécessaires pour faire fonctionner le système de manière sûre et efficace ont peut-être été sous-estimés.

Les compagnies pétrolières et gazières qui ont traîné les pieds en matière d’engagements en faveur de la neutralité carbone vont faire l’objet d’une surveillance de plus en plus étroite en 2021. La demande de véhicules électriques devrait augmenter à mesure que les coûts baissent, tandis que les avancées positives dans le domaine du stockage de l’énergie amélioreront les perspectives de stabilité du réseau grâce aux énergies renouvelables. Ces thèmes pourraient être déterminants pour la transition climatique en 2021.

Jaime Ramos-Martin , Rick Stathers Janvier 2021

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