Next Finance English Flag Drapeau Francais
Emploi Formation Rechercher

Les stratégies alternatives européennes s’orientent vers une année de levée de fonds record, prêtes à soutenir la reprise Européenne

Les gestionnaires de fonds alternatifs basés en Europe détenaient 2 060 milliards d’euros d’encours sous gestion à fin décembre 2020, contre 1 810 milliards d’euros un an auparavant, soit une hausse de plus de 13 %.

Preqin, leader mondial des données, analyses et informations sur les actifs alternatifs, a le plaisir d’annoncer la publication de son Rapport 2021 sur les Actifs Alternatifs en Europe, produit en collaboration avec Amundi pour la 4e année consécutive. Ce rapport – la plus grande étude de ce genre – examine comment l’industrie s’est développée dans les principaux secteurs et classes d’actifs, explorant les tendances actuelles sur 13 principaux marchés européens, avec une couverture approfondie de 6 marchés principaux.

Preqin et Amundi annoncent également que pour la première fois, le rapport présentera des League Tables, classant les gestionnaires de fonds alternatifs domiciliés en Europe quelle que soit la structure du fonds ou la source de capital, afin de fournir aux investisseurs un état des lieux des principaux acteurs du marché alternatif en Europe.

Mark O’Hare, fondateur et PDG de Preqin, a déclaré : « Etant sur la voie de la reprise post pandémie les économies européennes vont très certainement atteindre de nouveaux records de croissance en 2021. Nos discussions avec les investisseurs axés sur l’Europe confirment qu’ils maintiennent leurs allocations en faveur des actifs alternatifs : face à l’incertitude et à la baisse des rendements de toutes les classes d’actifs traditionnels, les actifs alternatifs restent attractifs et sont également des opportunités d’investissement innovantes dans la finance verte. »

Dominique Carrel-Billiard, Directeur du Métier Actifs Réels chez Amundi, ajoute : « Les actifs réels seront très certainement un pari gagnant dans un monde post-COVID. Dans un contexte de retour de l’inflation, nombre d’investisseurs devraient continuer d’orienter leur capital vers ces classes d’actifs qui présentent l’avantage d’offrir une protection contre l’inflation et des perspectives de rendements plus élevés. Les actifs réels peuvent également aider à relever les défis posés par la reprise économique post COVID et répondre aux attentes des investisseurs en matière de performance et d’impact, notamment en contribuant à allouer des capitaux vers de projets liées à la transition énergétique. Il est donc essentiel de rendre les actifs réels accessibles à un éventail plus large d’épargnants. »

Croissance de l’industrie alternative européenne

Les gestionnaires de fonds alternatifs basés en Europe détenaient 2 060 milliards d’euros d’encours sous gestion à fin décembre 2020, contre 1 810 milliards d’euros un an auparavant, soit une hausse de plus de 13 %. L’Europe représente désormais 24 % du secteur mondial des encours alternatifs

Au total, sur les cinq dernières années (de décembre 2016 à décembre 2020), les encours ont augmenté de 58 %.

Les levées de fonds, les investissements et les performances se sont accélérés au S1 2021. Les levées de fonds sur le marché des capitaux privés européens au S1 2021 ont en effet atteint 59 % du total annuel 2020, ce qui, malgré les défis pratiques liés aux déplacements et aux restrictions sanitaires, a représenté le deuxième niveau le plus élevé jamais enregistré. Les équipes d’investissement ont été actives : la valeur des opérations de capital-investissement ayant déjà été clôturées au S1 2021 ressort à 83 % du total annuel 2020 - le capital-risque, les infrastructures et le capital-investissement étant les secteurs les plus actifs.

La vigueur des marchés boursiers et des marchés de capitaux depuis le T2 2020 s’est traduite par un fort dynamisme du marché des sorties, non seulement par les introductions en bourse, mais aussi par les ventes commerciales et les refinancements. Bien que les données de rendement au cours des premières années des fonds de capital-investissement ne constituent qu’un indicateur des performances futures, les TRI nets médians [1] affichés par les fonds de capital-investissement et de capital-risque millésimes 2018 devraient attirer encore plus de capitaux : ils atteignent 22,0 % contre 14,0 % et 19,4 % pour les millésimes 2011-2017.

L’arrivée à maturité du Royaume-Uni permet aux autres principaux marchés européens de rattraper leur retard

Le Royaume-Uni est depuis longtemps le plus grand marché européen pour la gestion alternative. Mais avec l’expansion et la mondialisation des classes d’actifs, la part des encours gérés par les sociétés basées au Royaume-Uni a diminué : elle est passée de 59 % à 52 % entre 2010 et 2020. De fait, les encours de capital-investissement gérés hors d’Europe ont augmenté de 209 % sur la période, tandis que ceux des gestionnaires basés au Royaume-Uni ont crû de 177 %.

Sur les trois dernières années, la croissance des encours des gestionnaires de capital-investissement et de capital-risque basés au Royaume-Uni a atteint 13 %. Cela est nettement plus lent que les 23 % relevés en France. Cependant, les encours de capital-investissement et de capital-risque britanniques restent encore 4,6 x supérieurs à ceux de la France atteignant 473 Md€ contre 102 Md€. (Voir en fin de document pour plus de détails sur le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse et le Luxembourg).

Investissements portés par les infrastructures et les actifs réels

2020 a été une belle année pour les infrastructures grâce à la volonté des gouvernements européens de promouvoir ces investissements pour stimuler la croissance économique et atteindre les objectifs de réduction carbone, tandis que l’augmentation de la dette publique due à la COVID-19 augmentera la demande en capitaux privés. Les encours d’infrastructures basés en Europe ont connu une croissance remarquable au cours des cinq dernières années (TCAC de 22 % depuis 2015), atteignant près de 250 milliards d’euros en décembre 2020. Avec un « dry powder » représentant 43 % (130 milliards d’euros), du « dry powder » des infrastructures à l’échelle mondiale, les infrastructures européennes de l’activité devrait encore s’accélérer.

L’investissement immobilier au S1 2021, mesuré par le nombre d’opérations, suit un rythme similaire à celui de 2020. Le 1er semestre 2021 a vu le nombre de transactions s’établir à 54 % du total 2020, lui-même en forte baisse par rapport à 2019. La pandémie n’a pas provoqué de correction généralisée des valorisations immobilières, comme en témoigne la hausse de 9 % des encours immobiliers à 177 milliards d’euros en 2020, malgré des levées de fonds médiocres.

Les hedge funds sont de retour

Dans une année difficile pour les marchés mondiaux, les hedge funds axés sur l’Europe ont terminé l’année 2020 de manière positive, en hausse de 7,04 % en moyenne et la dynamique se poursuit en 2021. Après des rachats records de -31,8 milliards d’euros au T1 2020 dans un contexte de liquidation des marchés boursiers, les encours des hedge funds européens se sont stabilisés, puis ont attiré des capitaux au cours du second semestre. La collecte nette de +32,2 Md€ représente ainsi un retournement de situation pour une classe d’actifs qui a connu des rachats réguliers de la part des investisseurs au cours des cinq dernières années de marché haussiers. Alors que l’Europe sort lentement de sa récession prolongée, les hedge funds sont les mieux placés pour bénéficier d’une hausse attendue de la volatilité sur les marchés.

L’ESG devient incontournable dans les stratégies d’investissement

L’engagement envers les principes ESG et le respect de la législation européenne sont devenus la norme pour les gérants d’actifs alternatifs et leurs investisseurs en Europe, avec plus de 80 % des encours investis dans des fonds alternatifs affichant des objectifs ESG dans leur stratégie d’investissement. Les questions environnementales sont également source d’opportunités dans toutes les classes d’actifs alternatifs. Dans l’immobilier par exemple, les investisseurs privilégient les stratégies « value added » qui ont levé 11,7 milliards d’euros en 2020, car ces stratégies permettent la création de valeur en réduisant les émissions carbone des bâtiments. Dans le domaine du capital-investissement, les investisseurs utilisent de plus en plus un objectif ESG pour créer des KPIs dans des domaines tels que les chaînes d’approvisionnement qui entraîneront une hausse des valorisations à la sortie, tandis que les investissements en infrastructures, sur lesquels s’appuient les gouvernements pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone, sont également de plus en plus importants pour la transition énergétique, notamment dans les énergies renouvelables.

**********

Principaux faits marquants des pays :

  • Royaume-Uni

Le Royaume-Uni, qui est depuis longtemps le plus grand centre européen de gestion d’investissements alternatifs, a vu sa part des encours gérés par des sociétés britanniques diminuer. Entre 2010 et 2020, les encours de capital-investissement gérés en Europe ont augmenté de 208 %, soit un peu moins que la croissance mondiale de 213 %. Au cours de cette période, la part du Royaume-Uni dans les encours de capital-investissement européens est passée de 59 % à 52 %.

Au milieu de l’année, Preqin a enregistré 85 milliards d’euros d’opérations de capital-investissement au Royaume-Uni, un montant égal au total pour l’ensemble de 2020.

Au Royaume-Uni, les levées de fonds ont varié selon les classes d’actifs, les montants du capital-investissement et le capital-risque étant comparables à 2020, les infrastructures et les ressources naturelles en hausse, tandis que la dette privée et l’immobilier ont connu un ralentissement depuis le début de l’année.

Les hedge funds ont offert une protection contre le risque de baisse pendant les premiers stades de la crise et ont enregistré des performances solides à mesure que les marchés se sont redressés, inversant ainsi la tendance à long terme des sorties de capitaux.

  • France

La France est le deuxième centre pour la gestion alternative en Europe, avec une hausse de 19 % des encours en capitaux privés en 2020 à 216 milliards d’euros. Le total des capitaux privés levés par des fonds basés en France a dépassé le seuil de 50 milliards d’euros en 2020. Non seulement le marché français fait plus que le double de la taille du troisième acteur en Europe, l’Allemagne, mais il rattrape progressivement le Royaume-Uni.

Le capital-investissement en France a connu la plus forte hausse des flux de capitaux. La classe d’actifs a connu une augmentation de 56 % des levées de fonds entre 2019 et 2020, passant de 20 à 31 milliards d’euros.

En revanche, les levées de fonds immobiliers en France ont reculé au cours de l’année pandémique. Le record de 5,3 milliards d’euros de capitaux levés en 2019 n’a été suivi que de 1,7 milliards d’euros levés en 2020, aucun fonds immobilier n’ayant clôturé au premier semestre 2021.

En termes d’opérations, le capital-risque et les infrastructures ont été les plus actifs, avec un montant total des transactions au S1 2021 dépassant déjà celui de 2020, stimulés par les grandes ambitions du président Emmanuel Macron pour le développement de la technologie et des infrastructures axées sur les Jeux olympiques, ainsi que par la méga-fusion de Veolia et de Suez. Allemagne

Les plans pour relancer et stimuler l’économie allemande sont au cœur des campagnes politiques, et la mobilisation des capitaux privés est une autre façon de combler les lacunes. Outre les stratégies de capital-investissement et de capital-risque, le marché des infrastructures arrivant à maturité pourrait jouer un rôle clé pour aider l’Allemagne à atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de carbone.

Les levées de fonds pour les fonds d’infrastructures allemands se sont considérablement accrues ces dernières années, avec 4,8 milliards levés en 2020 et 4,2 milliards d’euros déjà au S1 2021. Le déploiement des encours s’est également accru avec 13,4 milliards d’euros d’opérations d’infrastructures en 2020 et 6,5 milliards au S1 2021.

Avec 8,1 milliards d’euros levés par les fonds de capital-investissement basés en Allemagne au cours des six premiers mois de 2021, les gestionnaires sont en passe de dépasser le total de 15 milliards de 2020, qui était lui-même largement un record.

Les gérants de private equity allemands disposent d’un « dry powder »de 6,2 milliards d’euros en juillet 2021, en hausse de 1,6 milliard fin 2020 et un niveau record. Le « dry powder » a été stimulée par le record de 7,4 milliards d’euros levés en 2020 par les fonds allemands, dont Deutsche Private Equity Fund IV (1,0 Md€), EMH Growth Fund II (650 Md€) et Holtzbrinck Ventures Fund VIII (535 Md€).

  • Italie

Le marché italien des marchés privés devient de plus en plus attractif. En 2020, les levées de fonds en Italie ont augmenté de 17 % par rapport à l’année précédente et s’élèvent à 720 milliards d’euros pour le S1 2021.

Le capital-investissement et le capital-risque sont au cœur de l’industrie alternative italienne, représentant 35 % des encours alternatifs à fin 2020 (15 Md€). Dans le même temps, les infrastructures, l’immobilier et la dette privée représentent respectivement 17 %, 14 % et 11 %. Les hedge funds représentent 22 % des encours alternatifs basés en Italie.

Le plan de relance de 242 milliards d’euros de l’Italie consacrera environ 40 % du financement public italien à des programmes verts et 25 % à des projets numériques, avec les infrastructures et les trains à grande vitesse parmi les priorités. Cela créera un large éventail d’opportunités de financement du capital-investissement.

  • Luxembourg

Le Luxembourg gagne du terrain en Europe. Au total, il existe 331 fonds classés comme alternatifs domiciliés au Luxembourg, avec des encours totaux d’au moins 173 milliards d’euros nettement supérieurs aux 44 milliards gérés par des entreprises basées dans la localité. Les hedge funds restent la classe d’actifs la plus importante du secteur des produits alternatifs luxembourgeois, représentant 40 % du total des encours en septembre 2020.

Depuis que le Royaume-Uni a décidé de quitter l’UE en 2016, le territoire a dépassé le Royaume-Uni en tant que domicile le plus populaire pour les fonds européens de capital-investissement et de capital-risque.

La dette privée a été plébiscitée jusqu’à présent en 2021, avec 2,7 milliards d’euros levés par les gestionnaires luxembourgeois, ce qui représente 68 % du total des capitaux levés au premier semestre par les fonds alternatifs sur le marché national.

  • Suisse

Les encours alternatifs basés en Suisse sont restés stables en 2020. Sur l’ensemble des classes d’actifs alternatifs, le total des encours s’élève à 71,6 milliards d’euros, le capital-investissement et le capital-risque étant la plus grande classe d’actifs du marché avec 25,7 milliards, suivie des hedge funds (19,9 Md€).

Les encours du capital-investissement et du capital-risque ont progressé de 11,7 % en 2020, la croissance des encours d’infrastructure dépassant même celle du capital-investissement et du capital-risque avec une hausse de 30,6 % entre fin 2019 et fin 2020.

Les encours de la dette privée en Suisse n’augmentent que marginalement (3,6 %), contre une hausse de 22,5 % des encours de dette privée en Europe. Une tendance similaire pourrait être en cours sur les marchés immobiliers suisses. Alors que les encours immobiliers en Suisse ont augmenté de 4,0 % pour atteindre 4,3 milliards d’euros en décembre 2020, la classe d’actifs a progressé de 8,7 % en Europe.

Next Finance Septembre 2021

Notes

[1] Taux de rendement interne

Tags


Partager

Facebook Facebook Twitter Twitter Viadeo Viadeo LinkedIn LinkedIn

Commentaire
Publicité
Dans la même rubrique
Rubriques