« Des mesures fondamentales ont été prises en faveur des pays en voie de développement. Il faut en effet accompagner les pays qui souffrent en mettant en place des outils comme celui d’exclure de fermer les frontières d’un pays à l’aide alimentaire. Il faut aussi relancer la production agricole mais quel est le détail de cette mise en oeuvre », commente Michel Portier, directeur fondateur de la société Agritel, spécialisée sur la gestion du risque du prix. Plusieurs questions se posent aussi comme sur la décision de développer la recherche sur le blé, cette recherche ira-t-elle jusqu’aux biotechnologies ? Si oui, la France est-elle prête à la mise en oeuvre ?
Même si Michel Portier salue l’initiative du Président du G20 car « la tâche n’est pas simple », il ajoute que cet accord aujourd’hui est conforme à ce que l’on pouvait s’attendre en matière de volatilité. « Rien n’est fait » constate-t-il « car nous ne pourrons jamais combattre la volatilité étant donné qu’elle est conditionnée notamment par des éléments météo-sensibles. » Les informations sont donc souvent connues, mais c’est le « weather market » qui devient déterminant comme on l’a vu ces derniers mois, et qui influe en dernier ressort alors sur les cours ou les fermetures des frontières à l’export.
C’est en effet, la position que tient Michel Portier depuis longtemps : « la régulation des marchés se fera à l’aide d’outils de gestion mais la volatilité ne disparaîtra pas. » Cet expert va même plus loin aujourd’hui après les décisions rendues par le G20 agricole pour ajouter : « vouloir donner des informations mondiales sur les stocks, la production et la consommation risque, au contraire, d’accentuer la volatilité. En effet, dès que le marché a une information, il réagit et plus le marché réagit, plus il y a de volatilité ! »