Comme le dit si bien l’adage, le naturel revient immanquablement au galop. La première conférence de presse de Donald Trump depuis son élection en a été un exemple saisissant, la semaine dernière. Celui qui s’apprête à prendre vendredi les clés de la Maison Blanche s’est davantage concentré sur un exercice de style oratoire dont il a la maîtrise, en laissant les investisseurs en attente d’annonces de réelles mesures économiques concrètes. Ceux qui s’attendaient à de plus amples précisions en matière de Trumponomics, devront encore patienter, au moins jusqu’au 20 janvier. Les attentes sont d’autant plus fortes que ses premières annonces en matière d’économie et de politiques budgétaires avaient tout de même initié en novembre la procession haussière des indices.
Une attente qui, espérons-le, ne soit pas de nature à refreiner l’enthousiasme des investisseurs et les espoirs de voir le cycle à l’œuvre depuis huit ans - une improbable longévité - se prolonger davantage.
Les premiers indicateurs publiés depuis le début de l’année ne démentent pas cette bonne santé : chômage à 4,7 %, salaire horaire en hausse de 2,9 % sur un an (décembre) et un ISM manufacturier revenu à 54,7 points… Alors que l’économie américaine a traversé le troisième trimestre à la cadence de 3,2 %, tout laisse à penser qu’elle est désormais parvenue à une maturité de cycle. Qui présage logiquement d’une décélération future. Pas obligatoirement cette année mais potentiellement l’an prochain. Dès lors, au-delà du crédit que l’on veut ou non accorder au prochain occupant du bureau ovale, ses mesures économiques seront donc déterminantes. Sans jamais oublier que la croissance appartient aux cycles économiques et n’est que rarement le fait des politiques.