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Vers une intégration des risques climatiques dans le calcul du coût en capital sous Solvabilité 2 ?

Les risques ESG et climatiques apparaissent comme une réelle préoccupation pour la majorité des acteurs ayant répondu aux questionnaires de préparation de l’EIOPA. L’avis rendu par l’EIOPA le 30 septembre dernier ne préconise à ce stade qu’une intégration de ces risques au niveau de la gouvernance et de la gestion des risque...

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Les risques ESG et climatiques apparaissent comme une réelle préoccupation pour la majorité des acteurs ayant répondu aux questionnaires de préparation de l’EIOPA. L’avis rendu par l’EIOPA le 30 septembre dernier ne préconise à ce stade qu’une intégration de ces risques au niveau de la gouvernance et de la gestion des risques, via des scénarios de stress climatique notamment. Mais cela pourrait évoluer avec l’amélioration des modèles d’évaluation du risque climatique…

L’EIOPA a rendu son avis technique final le 30 septembre dernier sur les modalités d’intégration des risques ESG et climatiques, suite aux réponses collectées lors du questionnaire publié en janvier 2019, auquel 153 entreprises individuelles et 31 groupes ont répondu entre janvier et mars 2019, et à la consultation qui a ensuite eu lieu jusqu’en juillet 2019.

Lors des travaux de préparation, l’EIOPA avait posé beaucoup de questions permettant d’évaluer si les actifs considérés comme durables avaient des profils de risque différents des autres, mais ses recommandations ne portent finalement que sur les piliers 2 et 3. En effet, l’EIOPA considère qu’à ce stade il n’y a pas assez d’éléments tangibles permettant de justifier et de quantifier une différence en termes de coût en capital pour les actifs durables, d’autant plus que le calcul est calibré sur une value-at-risk 1 an, horizon peu compatible avec celui des risques climatiques.

L’EIOPA préconise donc que les risques climatiques soient intégrés principalement via une analyse de scénarios intégrée dans la gestion des risques, la gouvernance et l’ORSA [1] de la compagnie d’assurance, afin d’identifier et d’évaluer d’une manière prospective les risques liés au changement climatique auxquels elles seraient exposées et d’en tenir compte au niveau stratégique.

L’EIOPA suggère également que les modèles de catastrophe naturelle soient recalibrés tous les 3 à 5 ans pour refléter plus précisément les changements climatiques, car ces modèles de risques physiques prennent bien en compte les risques climatiques mais doivent encore évoluer pour mieux intégrer les risques de changement climatique.

Cependant, lors de la conférence Insurance and Climate Risk qui s’est tenue il y a quelques jours, Gabriel Bernardino, le président de l’EIOPA a laissé entendre que le risque climatique pourrait être intégré dans le pilier 1 (calcul des exigences en fonds propres), dans un futur proche, une fois que la modélisation des risques climatiques sera mieux maîtrisée. Des bases de données sont en train d’être constituées pour rassembler un maximum d’éléments, qui aideront pour la construction de scénarios de risque climatique, mais pas seulement. Les travaux européens sur la taxonomie, qui permet de distinguer les activités vertes, pourraient aider à avancer sur ce sujet.

La Commission européenne s’appuiera sur l’avis de l’EIOPA pour décider de la réforme de Solvabilité 2, qui devrait être rendue publique avant la fin de 2020.

Noémie Hadjadj-Gomes Décembre 2019

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Notes

[1] Own Risk and Solvability Assessment

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