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L’émotion n’est plus un signe de faiblesse pour les investisseurs

Une nouvelle recherche suggère que, plutôt que de conserver leur rationalité et leur sang-froid, les meilleurs gestionnaires de fonds utilisent l’émotion pour choisir quelles actions acheter…

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Basé sur des entretiens avec plus de 50 gestionnaires expérimentés de fonds aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Asie, Richard Taffler, Professeur de Finance et de Comptabilité à l’école de commerce Warwick Business School, a découvert, dans la pratique, le pouvoir des émotions en matière de réussite en investissement.

Le Professeur Taffler a trouvé des investisseurs qui se « racontent des histoires » reposant sur des faits et des émotions, qui, ensemble, réussissent à les convaincre eux-mêmes, à la manière de sentiment amoureux.

Dans leur livre Fund Management : An Emotional Finance Perspective, récemment publié par l’institut du CFA, Richard Taffler et David Tuckett, professeur vacataire à l’Université du College London, révèle comment les investisseurs obtiennent de meilleurs résultats quand ils reconnaissent la part que l’émotion joue dans leur décision d’investissement et explique comment l’exploiter.

Le Professeur Taffler a déclaré : « Bien que la plupart des gestionnaires de fonds que nous avons interrogé, ont décrit leur avantage concurrentiel comme rationnel et ne faisant pas appel aux émotions, dans la pratique, ils étaient tout aussi émus que n’importe quel intervenant quand ils ont commencé à parler des actions dont lesquelles ils avaient investi. Il y avait beaucoup d’exemples où ils y faisaient référence, comme s’ils en étaient amoureux ».

« Les investisseurs doivent reconnaître que la cognition et l’émotion vont de pair ; vous ne pouvez pas avoir l’un sans l’autre. Si vous étiez froidement impassible, ce qui n’est bien sûr pas possible, alors vous ne seriez pas réellement en mesure de générer la conviction nécessaire pour prendre le risque d’investir. »

En investissant leur argent, les investisseurs vivent certainement des émotions fortes et entretiennent une relation affective avec une action ou un actif, qui conduit inévitablement à l’anxiété, car ces derniers peuvent facilement vous décevoir et vous laisser tomber. Ceci, comme le dit le professeur Taffler « n’est peut-être pas consciemment ressenti, mais est bel et bien présent dans la pratique ».

Les investisseurs travaillent avec cette anxiété, en se racontant des histoires qui leur donnent la conviction qu’ils doivent acheter une action ou investir dans une entreprise.

« Un récit de liens solides fait d’émotions créent ainsi la conviction absolument indispensable pour passer à l’action », a déclaré le professeur Taffler. « Les investisseurs doivent être en mesure de raconter une histoire plausible pour leur permettre d’investir. »

« L’un des gestionnaires de fonds a parlé d’investir dans une entreprise de restauration rapide, après en avoir visité les restaurants et regardé ce que les gens y commandaient. Il s’agissait de voir quelque chose que personne d’autre ne pouvait voir, et ce sentiment lui a donné la confiance nécessaire pour investir. »

Les gestionnaires de fonds sont sous une forte pression pour performer et pour répondre à cette attente, le Professeur Taffler croit qu’ils recherchent, dans la finance, quelque chose d’équivalent à la lampe d’Aladin.

« Une notion très importante de la finance émotionnelle est le concept de l’objet fantastique », a déclaré le professeur Taffler dans le Wall Street Journal. « C’est comme la lampe d’Aladin, que vous polissez et qui vous permet d’avoir tout ce que vous voulez. Inconsciemment, c’est finalement ce que nous cherchons tous ».

« Tout l’environnement est problématique, parce que les gestionnaires de fonds devraient surperformer continuellement, étant en concurrence avec d’autres gestionnaires tout aussi capables et aussi bien dotés en moyens qu’eux, et bien sûr tout le monde ne peut pas le faire. Donc, dans les faits, les gestionnaires de fonds sont tenus d’être des objets fantastiques, d’obtenir en permanence des rendements supérieurs, avec un faible risque. Il s’agit, bien sûr, de choses possibles dans le monde du fantasme, mais pas dans celui de la réalité ».

Pour être capable de faire cela, les gestionnaires de fonds doivent être en mesure de croire qu’ils peuvent trouver eux-mêmes des objets fantastiques, des actions avec qui, ils peuvent avoir des relations spéciales et qui vont surperformer avec un risque minimal.

« En termes de finance émotionnelle, une partie importante du travail du gestionnaire de fonds est de lutter contre l’incertitude. Dans un sens, nous avons une structure institutionnelle qui cherche à nier que finalement nous sommes tous amenés à travailler dans un environnement qui est intrinsèquement imprévisible ».

Next Finance Mai 2013

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