Une enquête de bfinance révèle la manière dont les plus grands investisseurs prévoient de réagir au cours des prochains mois pour limiter les conséquences du tapering de la Réserve Fédérale américaine (FED). Les institutionnels interrogés renouvellent leur souhait de consacrer une plus grande part de leur portefeuille aux actifs non-cotés, en particulier l’immobilier. Par ailleurs, les solutions de gestion permettant de s’exposer aux actifs risqués tout conservant la maîtrise de la volatilité suscitent un intérêt grandissant.
Le cabinet de conseil en services financiers bfinance publie aujourd’hui les résultats de sa 9ème enquête sur l’allocation des actifs de fonds de pension, dans laquelle la communauté des investisseurs institutionnels exprime ses craintes à l’égard des conséquences de la diminution du programme d’achat de bons du Trésor par la Réserve Fédérale américaine (tapering).
Les solutions de gestion sur indices optimisés (smart beta) et les stratégies de performance absolue, telles que les stratégies de croissance diversifiée (diversified growth) et de parité des risques (risk parity) continuent de gagner la confiance des investisseurs pour gérer la volatilité.
Après une année de progression des marchés sans précédent depuis le début de la crise financière, les plus grands détenteurs d’actifs semblent partagés entre les prévisions de retour à une croissance modérée de l’économie mondiale en 2014 - qui pèsent en faveur du maintien d’un biais risqué au sein des allocations de portefeuilles - et la nécessité de protéger l’actif des possibles turbulences liées à la mise en œuvre du tapering.
En novembre, bfinance a interrogé des fonds de pension, des compagnies d’assurance et des family offices originaires d’Europe et d’Amérique du Nord, représentant un encours global de 275 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
Les principaux résultats de l’enquête :
- Les investisseurs institutionnels classent la volatilité au premier rang des risques pour l’année à venir, devant le risque de liquidité / contraction du crédit.
- En comparaison avec l’année dernière, les investisseurs institutionnels semblent mieux préparés à gérer ces risques. La proportion d’investisseurs disposant d’un plan d’actions pour contrer les éventuelles négatives du tapering a presque doublé pour atteindre 40 %.
- La tendance à six mois et trois ans reste à la diversification du portefeuille en direction de la dette émergente et des actifs réels tels que l’immobilier et les infrastructures. Par ailleurs, les investisseurs se désintéressent de la classe d’actifs crédit, du moins à court-terme, alors qu’ils envisageraient à nouveau de relever leur exposition aux obligations souveraines sur un horizon plus long.
- Les solutions de gestion sur indices optimisés (smart beta) et les stratégies de performance absolue, telles que les stratégies de croissance diversifiée (diversified growth) et de parité des risques (risk parity) continuent de gagner la confiance des investisseurs pour gérer la volatilité. D’ici douze mois, 59% des investisseurs auront investi dans ces catégories d’indices alternatifs, contre 47 % actuellement.
- Les opinions sont partagées sur l’évolution des taux d’intérêt. Plus de la moitié des répondants n’anticipent aucune augmentation des taux d’intérêt avant 2015 (à supposer qu’il y en ait une). Dans l’ensemble, trois répondants sur quatre comptent tirer parti de la volatilité du marché obligataire qui pourrait découler du tapering.
L’enquête montre une forte volonté des investisseurs institutionnels de contrôler les impacts d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt et du niveau de volatilité. Les répondants ressortent partagés sur la stratégie à suivre, une moitié prévoyant de maintenir inchangée l’exposition à l’obligataire traditionnel et l’autre moitié privilégiant une réallocation en direction d’autres classes d’actifs durant le processus de normalisation monétaire de la Réserve Fédérale.
Emmanuel Léchère, responsable du Market Intelligence Group de bfinance, a souligné : « Si durant la crise financière la stratégie de diversification avait perdu son efficacité pour réduire le niveau de risque en portefeuille, la baisse continue des corrélations entre les différentes classes d’actifs ces deux dernières années apporte aujourd’hui un regain d’intérêt à cette approche ».
Chris Jones, Managing Director, responsable de l’équipe Public Markets & Alternatives chez bfinance, a commenté : « Les investisseurs institutionnels s’attendent à un environnement de marché volatil en 2014 et se sont préparés en conséquence. Si cette volatilité se manifeste, ils devront rester agiles durant l’année non seulement pour contrôler le risque et ses répercussions, mais également pour tirer parti des opportunités d’investissement qu’une telle volatilité peut générer ».