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Marché français de la gestion collective : 8ème trimestre consécutif de décollecte

Selon le rapport d’Europerformance [1], le total des opérations menées ce trimestre fait ressortir -24,2 milliards d’euros de rachats. Sur un an glissant, la décollecte du marché atteint près de -76 milliards d’euros.

Dominé par l’exacerbation des craintes qui entourent les dettes souveraines, ce 3ème trimestre aura été une nouvelle fois propice aux demandes de rachats d’OPCVM. Le marché français de la gestion collective enregistre son 8ème trimestre consécutif de décollecte, cette dernière étant caractérisée par une très forte progression de la pression vendeuse sur les actifs de long terme [2] durant les mois d’août et septembre.

Le total des opérations menées au cours de ce trimestre par les détenteurs d’OPCVM fait ressortir - 24,2 milliards d’euros de rachats, dont près de -23 milliards d’euros proviennent des retraits effectués sur les actifs de long terme. Sur un an glissant, la décollecte du marché atteint près de -76 milliards d’euros.

Parallèlement, la baisse généralisée des marchés d’actifs a eu un impact sévère sur les encours de la gestion collective. Les performances négatives, délivrées par une très large majorité de fonds, font ressortir une perte trimestrielle de -45,3 milliards d’euros.

En repli de -8,9%, le marché français de la gestion collective enregistre donc sa plus forte baisse d’encours trimestrielle. Les actifs sous gestion sont ramenés à 735,1 milliards d’euros, et retombent sur leur niveau d’avril 2005. Sur un an glissant, le repli est de -13%.

Les chiffres de la gestion traditionnelle

Pour le compte de ce 3ème trimestre, les opérations menées sur les OPCVM de Trésorerie Régulière font ressortir -1,4 milliard d’euros de rachats. Les retraits sont donc très nettement inférieurs aux rachats précédemment enregistrés (-11,6 milliards d’euros et -11,4 milliards d’euros, respectivement lors du 1er et du 2ème trimestre) et marquent une accalmie du courant vendeur qui entoure ces fonds depuis plusieurs mois. Plus particulièrement en août, sur fond de très forte poussée de l’aversion pour le risque, cette classe d’actifs a enregistré sa plus importante collecte mensuelle en près de 2,5 ans.
Dès lors, l’encours ne recule que de -0,3% sur le trimestre et rassemble désormais 304,5 milliards d’euros.

En revanche, les fonds de Trésorerie Dynamique ont été soumis à d’importants retraits de -4,5 milliards d’euros qui contrastent, eux aussi, avec les opérations menées durant la première partie d’année. Ces fonds ont été particulièrement chahutés en août et en septembre, où la dispersion de leurs performances s’est fortement accrue. Les indices EuroPerformance des catégories Trésorerie Dynamique et Trésorerie Dynamique Plus délivrent des rendements trimestriels inférieurs au rendement capitalisé de l’EONIA : respectivement -31pb et -136pb. L’encours est ramené à 15,6 milliards d’euros.

Les demandes de rachats qui ont continué de viser les OPCVM Obligations se sont nettement accentuées au cours de ce trimestre. Ces opérations totalisent -4,1 milliards d’euros et leur flot continu depuis 12 mois atteint -12,4 milliards d’euros. La pression vendeuse s’est particulièrement accrue sur les fonds Obligations Internationales avec des rachats de près de -1,1 milliard d’euros sur le trimestre, soit 11% des actifs sous gestion concernés. Egalement, les fonds Obligations Haut Rendement, pour lesquels la demande persistait encore en fin de 2ème trimestre, ont enregistré une décollecte significative (10% des encours) en août et font état de -170 millions d’euros de rachats sur le trimestre. Avec près de -2,9 milliards d’euros, les rachats de fonds Obligations Euro restent comparables aux flux sortants des trimestres précédents, à un niveau élevé. A 66,4 milliards d’euros, l’encours des OPCVM Obligations se replie fortement de -6,8% sur le trimestre. Sur un an, son repli atteint -18%.

Les détenteurs d’OPCVM Actions ont très vivement réagi à la baisse généralisée des bourses mondiales durant l’été. Leurs demandes de rachats ont atteint -8 milliards d’euros et concerné l’ensemble des catégories géographiques d’investissement. Particulièrement forts en août, les retraits se sont quelque peu estompés en septembre, mais la pression vendeuse demeure encore élevée. En détails, sur le trimestre : les fonds Actions France, Actions Euro et Actions Europe ont enregistré -4 milliards d’euros de rachats ; les flux sortants des fonds Actions Internationales et des fonds Actions Amérique ont rassemblé, respectivement, -1,4 milliard d’euros et -884 millions d’euros ; les rachats de fonds Actions Asie ont atteint -471 millions d’euros. Toutes les catégories de fonds Actions Sectorielles ont également subi des rachats (-1,3 milliard d’euros) dont -492 millions d’euros de désengagements en fonds Actions Or et Matières Premières.
Cette vaste décollecte des OPCVM Actions est à mettre en parallèle des performances fortement négatives réalisées durant le trimestre. L’indice EuroPerformance des fonds Actions plonge de -18,4% et induit une perte de -35,1 milliards d’euros. L’encours de la classe d’actifs enregistre un sévère recul de -22% et s’établit désormais à 161,7 milliards d’euros. En l’espace d’un trimestre, il retombe sur son niveau d’il y a 2 ans.

Perceptible en fin de 2ème trimestre, le retournement de la demande en fonds de gestion Flexible a donné lieu à -379 millions d’euros de rachats lors de ce trimestre. Sur les autres stratégies de fonds Diversifiés Euro et Internationaux, les rachats se sont poursuivis : -916 millions d’euros pour les fonds d’allocation Mixte, -270 millions d’euros pour les fonds à dominante Actions et -129 millions d’euros pour les fonds à dominante Taux. Les performances délivrées par chacune des différentes stratégies de fonds sont en moyenne négatives, et s’accompagnent d’une forte dispersion en août. Au sein des catégories « gestion Flexible » et « allocation Mixte », seule une faible proportion de fonds réussit à maintenir une performance positive sur le trimestre. Au global, l’effet marché est donc fortement négatif et prive ses fonds de -6,9 milliards d’euros.
A 90,7 milliards d’euros, l’encours des OPCVM Diversifiés Euro et Internationaux recule de -9% au 3ème trimestre.

Les fonds Obligations Convertibles sont une autre classe d’actifs à avoir lourdement souffert du contexte boursier estival. Les performances négatives ont provoqué la perte de -1,5 milliard d’euros, et les opérations de rachats menées en août et septembre ont fortement grevé la collecte réalisée en 1ère partie d’année. Sur le trimestre, la décollecte atteint -818 millions d’euros. L’encours chute lourdement de -17,5% et se réduit à 11,4 milliards d’euros.

Après avoir rassemblé -402 millions d’euros de retraits au 2ème trimestre, le courant vendeur qui entoure les fonds Absolute Return n’a eu de cesse de progresser lors de ce 3ème trimestre. Ces fonds enregistrent une importante décollecte de -2 milliards d’euros. S’accompagnant d’une très nette dispersion des performances, l’indice EuroPerformance de cette catégorie de fonds a continué d’accentuer son repli par rapport à l’EONIA : le rendement trimestriel de l’indice ressort -273pb en dessous du taux de référence. L’encours est en baisse de -11% et rassemble désormais 17,1 milliards d’euros.

Sur la catégorie des OPCVM assortis d’une Garantie Totale du capital, la demande est restée soutenue avec, environ, +750 millions d’euros alloués aux fonds actuellement ouverts à la souscription. Néanmoins, l’arrivée à échéance de certains fonds contracte l’encours de -2,3% sur le trimestre, à 49 milliards d’euros.

Soutenue par la demande en ETFs à effet de levier, la collecte des fonds à Formule atteint +175 millions d’euros. Cette catégorie de fonds pâtit néanmoins d’un effet marché négatif et voit son encours reculer de -9%, à 8,1 milliards d’euros.

Toutes classes d’actifs confondues, la gestion passive enregistre -3,6 milliards d’euros de rachats. Sur les actifs de Taux (Trésorerie et Obligations), ces opérations ont rassemblé -660 millions d’euros de flux sortants, comparables aux retraits déjà enregistrés au 2ème trimestre. Sur les actifs gérés en Actions, la décollecte emporte -3,2 milliards d’euros sur le trimestre : rapportées au niveau d’encours, ces opérations ont été supérieures aux rachats enregistrés par les fonds de gestion active. Seuls les ETFs et fonds indiciels à effet de levier ont bénéficié d’une allocation nette positive (+253 millions d’euros). L’encours de la gestion passive recule significativement de -21% sur le trimestre et rassemble désormais 52,5 milliards d’euros.

La Gestion Alternative

Le contexte boursier de cet été a porté un coup d’accélérateur à la baisse d’encours des OPCVM de fonds Alternatifs. Les rachats, qui avaient déjà cru lors du trimestre précédent, ont emporté -383 millions d’euros entre les mois de juin et août. Parallèlement, les performances, peu ou prou positives depuis le début de l’année, se sont nettement réduites en août. L’indice EuroPerformance de la catégorie Multi-Stratégies réalise un rendement trimestriel inférieur de -172pb à l’EONIA.
L’encours des OPCVM de fonds Alternatifs perd près de -10% sur le trimestre et rassemble 6,8 milliards d’euros.

Next Finance Octobre 2011

Notes

[1] L’analyse est basée sur la variation des encours gérés au travers des fonds d’investissement de droit français. Cette variation d’encours est expliquée par :
- l’évolution de la collecte nette (effet souscription)
- l’évolution de la valeur liquidative des fonds (effet performance)
- la distribution des dividendes (effet revenu)
L’addition de ces trois effets permet de reconstituer la quasi-totalité de la variation d’encours.
Le reliquat est lié aux fusions - absorptions de fonds et aux changements de catégories.
- L’approche retenue par EuroPerformance permet une évaluation réelle de la taille du marché en prenant en compte les effets du double comptage induit par les fonds maîtres et nourriciers.
- Les données présentées dans ce tableau de bord sont issues de la Note Mensuelle Online. Véritable observatoire permanent des performances commerciales, NMO permet d’appréhender le marché des OPCVM via les grandes classes d’actifs en distinguant pour chaque promoteur la contribution des forces de ventes et celle des gérants à la variation des encours.
- Les informations sont arrêtées au 30 septembre 2011

[2] Les OPCVM de Long Terme regroupent les fonds des catégories Trésorerie Dynamique, OPCVM Obligations, OPCVM Actions, OPCVM Diversifiés, OPCVM Garantis ou à Formule, OPCVM de fonds Alternatifs. Seuls les OPCVM de Trésorerie Régulière sont considérés comme des supports de Court Terme.

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