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Quelles perspectives pour la négociation électronique au sein des sociétés de gestion ?

Alors qu’aux Etats-Unis, la mise en œuvre de dispositifs de négociation intégrés du gérant jusqu’au marché devient la norme, elle semble demeurer en France un privilège réservé aux grandes tables de négociation ou spécialistes du trading systématique...

Alors qu’aux Etats-Unis, la mise en œuvre de dispositifs de négociation intégrés du gérant jusqu’au marché devient la norme, y compris chez des acteurs de taille moyenne ou niche players, elle semble demeurer en France un privilège réservé aux grandes tables de négociation ou spécialistes du trading systématique : malgré un intérêt croissant et généralisé pour les nouveaux outils de gestion des ordres et des exécutions, la négociation « à la voix » prédomine.

Cependant, le manque de lisibilité des marchés et la fragmentation croissante des marchés remettent en question cet état de fait : les sociétés de gestion sont de plus en plus nombreuses à souhaiter améliorer la contribution de la négociation à la performance ou alpha de négociation. Cela les conduit à rechercher des outils de négociation électronique permettant la mise en œuvre de stratégies d’exécution adaptées et efficaces dans un environnement sécurisé et à des coûts variant en fonction de leur utilisation. Une récente enquête réalisée par Linedata auprès de 159 professionnels de septembre à début novembre en Europe, aux Etats Unis et en Asie, indique que les applications de trading et de front office apparaissent en tête des priorités des acteurs.

La quête de l’alpha de négociation

Nous percevons d’ores et déjà une volonté forte des sociétés de gestion de réduire les coûts d’exécution indirects de leurs ordres (impact de marché), qui ont, durant les chocs de marché, tendance à augmenter fortement sous l’effet conjugué de l’accroissement de la volatilité et de la baisse de la liquidité. L’informatisation du processus de négociation de bout en bout permet de récolter les données d’exécution (données d’horodatage ou timestamp) à partir desquelles les outils d’analyse des coûts de transaction (TCA) mesurent l’efficacité des stratégies et les améliorent ainsi en continu.

La négociation électronique permet également de réduire les coûts directs d’exécution : en effet, elle entraîne la suppression de tâches manuelles chez les intermédiaires, qui répercutent ce gain de productivité sous la forme de remises tarifaires. Contrairement à une idée communément répandue, la négociation électronique ne se substitue pas à la relation intuitu personae avec le courtier, au contraire : elle la complète en la replaçant sur sa réelle valeur ajoutée.

En outre, l’utilisation d’algorithmes permet d’automatiser les stratégies d’exécution par le fractionnement des ordres blocs, de façon à, simultanément, réduire l’impact de marché des ordres et réduire la sensibilité du processus aux volumes. Cette automatisation est d’autant plus nécessaire du fait de l’accroissement de la fragmentation de la liquidité entre plusieurs lieux d’exécution : marchés réglementés, MTF et dark pools.Elle doit en revanche impérativement être accompagnée, conformément aux recommandations de l’ESMA, de filets de protection permettant de garantir qu’une erreur de saisie non détectée (fat fingers) n’entraîne des pertes pour la société, voire ne provoque un accident de marché flash crash.

Des outils désormais « pluq-and-play » et abordables

Pour autant, les sociétés de gestion de taille moyenne ne peuvent supporter les coûts élevés engagés par les grandes sociétés durant la dernière décennie pour assurer la gestion des ordres entre gérants et négociateurs (Order Management Systems ou OMS) ou l’exécution des ordres sur le marché (Execution Management Systems ou EMS). Les solutions proposées doivent pouvoir être livrées « clés en main » et prêtes à l’usage sans nécessité de développement spécifique et en minimisant les coûts fixes comme les coûts de projet. Elles doivent également évoluer suffisamment rapidement pour intégrer sans rupture les dernières évolutions réglementaires et technologiques.

Les solutions proposées aujourd’hui répondent à ces contraintes : en particulier, le coût de mise en place des outils de négociation électronique actuels a considérablement diminué, les rendant accessibles aux sociétés de gestion de toutes tailles. Les connexions avec les centaines d’intermédiaires, places de marché ou fournisseurs d’algorithmes sont livrées certifiées et prêtes à l’emploi. Evolutifs et adaptables aux contextes spécifique de chaque client, ces outils sont désormais mis à disposition en mode SaaS (Software as a Service) : l’hébergement des serveurs et bases de données est intégralement pris en charge par l’éditeur avec une garantie de haute disponibilité et de performance apportées par des data centres hautement sécurisés. L’éditeur assure également la mise à disposition des nouvelles versions et fonctionnalités, autrefois très lourde et coûteuse. Il peut intégrer des services additionnels activés à la demande, notamment dans le domaine de la gestion des risques et de la conformité.

Enfin, les services proposés selon un modèle économique de location permettent aux sociétés de gestion, non seulement de réduire le montant des investissements, mais aussi de gérer leur système d’information selon une logique de coûts variables de façon à sécuriser leurs marges.

François Pradel Février 2012

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